vendredi 3 mai 2013

A PROPOS DES MANIFESTATIONS DES ECOLIERS



ON LIRA CI APRES L’EXCELLENTE ANALYSE DE ARTOUK QUI DOIT INCITER TOUS LES ACTEURS POLITIQUES ET SOCIAUX A LA MODERATION ET A LA REFLEXION (http://artoukets.over-blog.com/article-togo-bavure-policiere-et-conflit-de-devoirs-117359148.html)

Des responsabilités
Dans un état de droit les manifestations pacifiques ne sont pas interdites. Elles ont intérêt à exister. Ce sont elles qui remplacent la guerre civile. Mais ces manifestations doivent être encadrées par des lois républicaines. Ceci n’empêche par une organisation interne au groupe manifestant afin d’empêcher que des intrus ne s’infiltrent parmi eux pour provoquer des dommages dont il pourrait porter la responsabilité. En générale l’itinéraire doit être proposé aux autorités compétentes quelques jours avant le jour j. Cet itinéraire peut être modifié par l’autorité compétente pour le bien de tous et au sus des informations générales dont elle dispose. En effet, si les manifestations sont permises dans un état de droit, elles ne doivent pas empêcher les autres citoyens de vaquer à leur occupation. Il est du reste du ressort de l’autorité compétente de veiller à ce qu’une partie du peuple ne prenne pas en otage le reste de la population. L’itinéraire ne doit pas par ailleurs mettre en danger la sécurité de la nation et des membres participants à cette manifestation. L’autorité compétente doit veiller à tout cela.
De la légitimité de la manifestation des élèves
Dans la manifestation de Dapaong il est de bon ton de se demander si les élèves auraient dû se retrouver dans ce type de manifestation qui ne regarde en principe que leurs enseignants. Ces derniers n’ont-ils pas utilisé leurs élèves pour mieux peser sur l’autorité détentrice des solutions à leurs problèmes ? Dans le cas des excès des manifestations des élèves, leurs enseignants doivent-ils en assumer la responsabilité ?
Du débrayage des élèves par solidarité
Les élèves sont les premiers à subir les conséquences des problèmes de leurs enseignants. Ces problèmes sont légions et ont pour nom, manque de moyens didactiques, salaire bas, leur non régularité, l’intégration à la fonction publique de certains de ces enseignants, etc. Ainsi, mieux les enseignants sont lotis et mieux sera la qualité de l’enseignement qu’ils délivreront à leurs élèves. Ces derniers perçoivent de la sorte dans le débrayage de leurs enseignants un autre but que celui immédiat poursuivi par leurs enseignants : leur réussite scolaire des élèves et leur future intégration dans la vie professionnelle. En toute indépendance, ils pourraient décider d’aller manifester par solidarité pour leurs enseignants. Les excès, s’il y en a ne peuvent être attribués à leurs enseignants sauf si l’on démontre l’implication de ces derniers dans la mobilisation de leurs élèves.
De la bavure policière
Les bavures sont souvent à anticiper pour être évité. Quelle idée de se munir des balles réelles pour une manifestation d’élèves ? Il est vrai que la situation politique qui prévaut actuellement peut stresser les forces de l’ordre. En effet les incendies des marchés non encore élucidées, la libération de certains ténors de la politique après, respectivement, des accusations de pyromanie et d’êtres mêlés à des affaires d’escroquerie, accusés dont on ne sait quelles seront leur prochaine contre-attaque, peuvent avoir semé des doutes et la panique dans le gouvernement au point de penser que les manifestations des enseignants et de leurs élèves ne sont que l’épiphénomène d’une tentative de déstabilisation en marche. La prudence aurait néanmoins voulue que les premières forces de sécurité au contact direct avec les manifestants ne soient pas armées de balles réelles quitte à armer des forces de réserve en arrière qui auraient pu intervenir si des individus armées infiltrés faisaient usage des armes ou de tout outil susceptible de tuer ou blesser leurs collègues.
La tendance telle qu’elle se dessine ans cette affaire serait d’accuser et de punir le pauvre policier, certes coupable d’avoir tiré dans le tas plutôt que de viser en l’air. Mais le vrai coupable n’est-il pas plutôt la chaine de commandement qui jugé bon de mettre au contact direct avec les élèves des forces de sécurité armées de balles réelles ?
Enseignements pour le futur
Un État de droit doit être rôdé pour ce genre de manifestations quotidiennes. Les forces de sécurité doivent être formées à cela. Non seulement aux techniques de maîtrise d’une foule hostile et menaçante mais aussi à ne pas personnaliser les attaques des manifestants qui ne sont pas dirigées vers eux mais vers les autorités politiques qui ont la responsabilité du Bien Commun. C’est pour cela que les forces de sécurité doivent être dépolitisées pour accomplir leur devoir avec zèle mais dépassionnées. Elles ont d’ailleurs à gagner en ne faisant pas le jeu d’aucun parti politique ou d’aucun syndicat. Elles ne seront que plus républicaines dans leur neutralité.

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