AFFAIRE KPATCHA DEVANT LA COUR DE JUSTICE CEDEAO
Le Garde des Sceaux a réagi jeudi dans un communiqué à l’arrêt rendu la veille par la Cour de justice de la Cédéao concernant les requêtes introduites par des personnes condamnées pour la tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat au Togo en 2009.
‘Le gouvernement en prend acte et étudie d’ores et déjà, les moyens les plus indiqués pour donner les suites les plus appropriées à cette décision’, indique le ministre de la Justice.
Il relève que ’immunité parlementaire de Kpatcha Gnassingbé n’a pas été violée, que la détention des requérants étant fondée sur une base légale, que l’Etat n’a pas violé le droit à la liberté des requérants.
Le ministre note également que la Cour de justice donne acte à l’Etat de ce qu’il offre de réparer les préjudices allégués par les requérants suite aux mauvais traitements subis durant la détention provisoire. Il précise que des sanctions administratives et disciplinaires ontt été prises à l’encontre des agents fautifs.
Voici le communiqué du Garde des Sceaux
Suite aux requêtes introduites par les personnes condamnées dans l’affaire de la tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat d’avril 2009, la Cour de justice de la CEDEAO, a délibéré et a rendu sa décision, en son audience du 3 juillet 2013 à Abuja.
Le Gouvernement togolais en prend acte et étudie d’ores et déjà, les moyens les plus indiqués pour donner les suites les plus appropriées à cette décision.
Toutefois et afin d’éviter toute interprétation abusive, le Gouvernement tient à faire observer que la Cour de la Justice de la CEDEAO, a établi dans sa décision, les éléments constants ci-après :
1-Les requérants n’ont fait pas fait l’objet d’une arrestation arbitraire, ni d’une détention arbitraire.
2- L’immunité parlementaire de M. Kpatcha Gnassingbé n’a pas été violée, étant entendu que son arrestation s’est déroulée conformément à la procédure du flagrant délit, prévue par les textes.
3-La détention des requérants étant fondée sur une base légale et n’étant en aucun cas arbitraire, il n’y a pas lieu d’ordonner leur libération.
4-L’Etat togolais n’a pas violé le droit à la liberté des requérants.
5-Les requérants ont été jugés dans des délais raisonnables.
Le Gouvernement note également que la Cour de justice de la CEDEAO donne acte à l’Etat togolais de ce qu’il offre de réparer les préjudices allégués par les requérants suite aux mauvais traitements subis durant la détention provisoire. Ces réparations reprennent d’ailleurs dans leur principe les mesures que la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) avait recommandées à l’attention du Gouvernement.
Il convient de rappeler qu’au lendemain de la publication du rapport de la CNDH, des sanctions administratives et disciplinaires avaient été prises à l’ encontre des agents fautifs. Des mesures diverses ont également été prises pour assurer à l’avenir une meilleure administration de la justice, à travers une redéfinition des rôles et des attributions des services compétents en la matière.
Le Gouvernement garde le cap de grandes réformes engagées dans le cadre du programme de modernisation de la justice au Togo et veillera à ce que les différents volets de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO connaissent une mise en œuvre appropriée, dans l’intérêt de toutes les parties.
Fait à Lomé le 4 juillet 2013
Le Gouvernement
Annexe
AFFAIRE KPATCHA LES FAITS
Au moment où une opposition à bout de souffle tente de
faire apparaître de vulgaires putchistes comme des héros, il n'est pas inutile
de rappeler les faits du coup d'etat éventé que projetait Kpatcha Gnassingbe
pour renverser et tuer le président élu et ses principaux collaborateurs.
LES FAITS
I. LES MOTIFS DE KPATCHA DANS
LA TENTATIVE D’ATTENTAT
2). Une Pluralité de motifs..........................................................................................................
2). Une détermination assumée
dès 2007.......................................................................
1. Une volonté de renverser
son frère affichée dès 2007 et confirmée par Essolizam Gnasingbé
II. LA GENESE DE L’OPERATION.................................................................................................
2). Un projet de coup d’Etat
initié des 2008...................................................................
2). La recherche d’alliés
familiaux par le mensonge
1. La manipulation de ses
frères et sœurs au motif mensonger de la captation d’héritage par le Président
de la République La tentative de ralliement de Rock à ses projets
2). La recherche de complices
militaires..........................................................................
1. Le prétexte d’officiers
supérieurs se livrant au trafic de drogue et complotant contre le Président de
la République.............................................................................................................................
2. La nécessité fallacieuse de
s’opposer à ces derniers....................................
3. L’achat de complices par la
corruption..................................................................
4. La défiance à l’endroit du
Président de la République ou de son entourage
2). L’élaboration de l’attentat..................................................................................................
1. Le détournement des équipements et matériel militaire
appartenant à l’armée togolaise ou qui lui étaient destinés................................................................................................................................
2. Déroulement de la stratégie...........................................................................................
a) Elimination du Président à
l’occasion de son voyage en Chine........
b) Elimination de
personnalités...................................................................................
c) Encerclement militaire des
points névralgiques de Lomé....................
3. Habillage de l’opération....................................................................................................
a) Une apparence de mutinerie...................................................................................
b) Mise en place d’une
autorité de transition.....................................................
c) Diffusion de communiqués
justifiant l’opération......................................
III. La mise en échec de la
tentative et la rébellion.........................................................
2). L’attentat déjoué grâce à
des renseignements étrangers..............................
2). Le refus de déférer à la
justice et la rébellion armée.......................................
Les investigations réalisées sous enquête préliminaire puis
au cours de l’information ont mis en évidence que l’Honorable député Kpatcha
Gnassignbé a été, dès l’année 2008, l’instigateur d’un complot dont l’objectif
était la réalisation d’un coup d’Etat tendant à renverser à son profit les
institutions légitimes de la République Togolaise.
L’intervention des forces de l’ordre le 12 avril 2009,
quelques heures avant le déclenchement des opérations militaires qui avaient
été planifiées, a permis de mettre en échec l’attentat aux prix de violents
affrontements armés avec des conjurés acquis à la cause l’Honorable député Kpatcha
Gnassignbé.
Avant de procéder à l’analyse des charges pesant sur chacun
des personnes renvoyées, il est nécessaire d’exposer les faits tels que mis en
lumière au cours de l’enquête.
Les très nombreuses investigations conduites par les
enquêteurs et magistrats instructeurs ont fait ressortir la froide
détermination de Kpatcha Gnassignbé à écarter de la magistrature suprême, par
tous moyens, le Président de la République élu en 2005, son frère Faure
Gnassingbé.
L’origine de cette volonté, mainte fois affichée et
revendiquée avec cynisme et brutalité par Kpatcha Gnassignbé, repose sur des
considérations plurielles : à la jalousie ancienne et ancrée ressentie à
l’endroit de son frère le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, s’est ajoutée une
soif de pouvoir contrariée par l’élection de son frère, un sentiment d’impunité
et son refus d’accepter la politique nouvelle de lutte de l’Etat togolais
contre les trafics illicites de certains opérateurs économiques dont il tirait d’important
revenus.
Après avoir initié au moins une première tentative de coup
d’Etat en 2008, l’Honorable député Kpatcha Gnassignbé s’est employé à rallier à
sa cause les complices qui lui étaient nécessaires en manipulant ses propres
frères, sa famille, et des officiers auprès desquels il a usé du prestige
attaché à sa filiation.
Il, s’est également servi de sa puissance financière
pour se constituer des complices au sein de l’armée, et de ses fonctions de
Ministre de la Défense pour s’équiper en matériel militaire nécessaire à son
entreprise criminelle.
L’opération qui avait été planifiée consistait à abattre
l’avion conduisant le Chef de l’Etat à l’étranger à l’occasion d’un voyage
officiel en Chine au mois d’avril 2009, encercler militairement les points
névralgiques de la ville de Lomé et éliminer les hommes clefs, civils et
militaires, susceptibles de faire échec au coup d’Etat dans le but de
s’approprier le pouvoir par la force et la surprise.
Dans sa déposition de partie civile
au nom de l’Etat togolais recueillie le 31 août 2010 à Lomé, le Garde des
Sceaux indique qu’était projeté l’élimination physique du Chef de l’Etat dans
la nuit de 12 avril 2009 ainsi qu’une liste de personnalités et à défaut, dès
son départ, le déclenchement de mutineries dans les casernes semant le chaos
dans tous le pays.
La tentative d’interpellation des
conjurés a donné lieu à de violents affrontements armés avec les Forces armées
togolaises appelées en renfort par les gendarmes agissant dans le cadre d’une
procédure de crime flagrant.
L’enquête ayant corroboré ces
éléments, la constitution de partie civile de l’Etat togolais est dite
recevable à raison des préjudices que ce dernier estime avoir subis.
I.
LES MOTIFS
DE KPATCHA DANS LA TENTATIVE D’ATTENTAT
Les enquêteurs ont découvert que l’Honorable député Kpatcha
Gnassingbé nourrissait une hostilité grandissante pour plusieurs raisons à
l’endroit de son frère, le Président de la République Faure Gnassignbé.
Cette hostilité croissante conjuguée à un sentiment de
pouvoir et d’impunité ont conduit Kpatcha Gnassingbé à afficher sa volonté
d’évincer son frère et fomenter ainsi, des 2008, des projets de coup d’Etat.
2).
Une Pluralité
de motifs
1. La
jalousie suite à l’élection de son frère en 2005 et la rancœur d’avoir été
évincé du Ministère de la Défense
Il ressort des nombreuses auditions réalisées durant
l’enquête que l’Honorable député Kpatcha Gnassingbé n’a jamais accepté que son
frère soit élu Président de la République et que ce dernier l’évince des
fonctions de Ministre de la Défense en 2007.
Entendu le 11 février
2010 par le Juge d’instruction, le commandant Amah Poko, Chef d’escadron, déclarait :
« Un jour, après avoir lu les presses privées,
je m'étais rendu chez le Député où, au cours d'une causerie
j'ai blagué en lui demandant s'il n'était pas tenté d'être candidat
à la présidentielle
de 2010 compte tenu de la publicité que ces presses lui faisaient ? Il a
répondu que ce n'était pas interdit. Je me suis rendu compte qu'il y
avait un problème profond entre lui et le Chef de l'Etat. Je suis allé chez le
Général BERENA pour lui dire que j'ai l'impression que le problème entre
Kpatcha et son frère n'est pas encore réglé. Je lui ai demandé
de reprendre son bâton de pèlerins avec son collègue BISSANG pour
revoir le Président Faure car j'ai l'impression que ce
problème persiste. Il m'a dit qu'il prendra toutes les précautions pour
que cette affaire soit réglée le plus rapidement
possible. »
Le 18 août 2009 devant le juge d’instruction Amah Poko
reconnaissait que la rancœur de Kpatcha était de notoriété publique :
« SIR : Comme tout le monde le sait, depuis le
limogeage du ministre Kpatcha du gouvernement, les relations entre lui et
le Président Faure étaient devenues difficiles. »
Confronté au cours de l’enquête préliminaire avec son cousin
Essozimna dit « Esso » le 2 septembre
Kpatcha Gnassingbé reconnaissait sa rancœur à l’endroit du Chef de
l’Etat suite à son éviction du Ministère de la Défense jugé humiliant.
« SIR GNASSINGBÉ Essozimna dit « Esso » : je confirme mes déclarations faites le
Mardi 11 Août 2009 devant l'honorable député GNASSINGBÉ Kpatcha : Je commence d'abord à vous parler
des problèmes de la famille pour vous dire que depuis que le ministre Kpatcha n'a plus été reconduit comme membre du gouvernement, il est devenu
très mécontent. La raison en est que depuis la mort de leur père, ils ont
travaillé ensemble pour avoir le pouvoir et que son frère l'en a écarté aujourd'hui.
SIR GNASSINGBÉ
Kpatcha : Effectivement Esso a dit la
vérité. »
Entendu
le 12 août 2009 au cours de l’enquête préliminaire, Essolizam Gnassingbé détaillait
en ces termes les griefs du député à l’égard du Président de la République et
sa volonté de le « dégager du pouvoir ».
« SIR : Entre
décembre 2008 et Janvier 2009, mes frères LALA,
Toyi, Kpacha et moi-même nous étions rencontrés
au domicile du député Kpatcha dans le but de
réfléchir sur la question de monter une structure qui pourrait générer un peu de fonds afin de mieux subvenir à nos besoins. Après analyse de la situation financière qui prévalait au sein de notre famille, nous étions arrivés à la conclusion qu'il faille voler de nos propres ailes puis que le Président de la République ne s'en occupe plus tellement ; les rencontres familiales étant devenues rares. C'est au cours de cette réunion que Kpatcha
a eu à déclarer que les choses n'allaient pas dans le pays comme souhaité
et que si Faure n'était pas intéressé par le pouvoir, il n'avait qu'à le
dire. Il a conclu pour dire qu'il fallait le dégager du
pouvoir. Finalement on s'était séparés sans pouvoir discuter
de notre ordre du jour. »
Confronté
Kpatcha Gnassingbé le 2 septembre 2009, Essolizam réitérait les propos de son
frère :
« SIR GNASSINGBÉ
Essolizam Comme je l'avais dit
dans ma précédente audition du mercredi 12 Août 2009,
je confirme qu'entre Décembre 2008 et Janvier 2009,
mes frères Lala, Toyi, Kpatcha et moi-même nous étions
rencontrés au domicile du député Kpatcha dans le
but de réfléchir sur les voies et moyens permettant de régler les problèmes financiers de la famille. On était arrivé à cette conclusion que le Président de la République ne s'en occupait plus tellement. C'est de là que Kpatcha a eu à déclarer que les choses n'allaient pas dans le pays et que si Faure n'était pas intéressé
par le pouvoir, il n'avait qu'à le dire. Il a conclu qu'il fallait le dégager du pouvoir. »
Il apparaît donc que Kpatcha Gnassingbé considérait que son
frère lui devait son élection et que finalement, n’étant pas capable d’exercer
sa charge correctement, la fonction de Chef d’Etat aurait du lui
« revenir ».
2.
La lutte de l’Etat togolais contre la fraude
fiscale d’opérateurs économiques protégés par Kpatcha
Il
ressort des investigations diligentées qu’outre la rivalité personnelle, motif
le plus connu ayant donné lieu à de nombreux articles dans la presse, aussi
bien nationale qu’étrangère, Kpatcha Gnassingbé était également mu par un
esprit de lucre.
En
effet, suite à son élection à la Présidence de la République, Faure Gnassingbé
a initié une politique de moralisation de la vie des affaires reposant sur une
plus grande vigilance et une plus grande rigueur dans l’établissement et la
perception de l’impôt.
Ce
volontarisme fiscal est venu contrarier les intérêts d’opérateurs économiques
au premier rang desquels le dénommé BASSAM qui avaient pris pour habitude de ne
plus acquitter aucun impôt grâce à la protection que lui accordait Kpatcha
Gnassingbé, moyennant d’importantes contreparties financières.
Il
semble donc que l’Honorable député n’ait pas supporté l’atteinte à ses
prébendes, ce qui est révélateur du sentiment d’impunité et de l’absence de
scrupule qui l’habitait.
Entendu
le 11 février 2010 par le Juge d’instruction, Amah Poko révélait ainsi :
« Lorsque j'étais au SRI, j'ai eu à poser
la question au capitaine
BIGNANDI à savoir ce qui n'allait pas entre ses cousins Kpatcha et le Président ? C'est alors qu'il m'a
répondu que les intérêts de
Kpatcha sont menacés par la Directrice des impôts qui harcèle les protégés de
Kpatcha, notamment Monsieur Bassam »
Le 18
août 2009 le Chef d’Escadron Amah Poko précisait :
« QUESTION : A quelle occasion le capitaine BIGNANDI a-t-il eu à
vous dire que les intérêts du ministre Kpatcha étaient menacés par le Président
Faure ?
REPONSE : Au cours d'une causerie, il a eu à me dire que la
directrice des impôts attaquait sérieusement le libanais BASSAM, un protégé du
ministre Kpatcha.
SIR : je pense que, si BASSAM, qui était au Port de
Lomé était
traqué par la directrice des impôts, c'est surement parce qu'il
ne payait pas ses impôts. »
Il
convient de relever que tout au long de l’enquête et de l’information
judiciaire personne, par même l’Honorable député, n’est venu contredire ce
fait.
2).
Une
détermination assumée dès 2007
1. Une volonté de renverser son frère affichée dès 2007 et confirmée par Essolizam Gnasingbé
Très rapidement après qu’il a ressenti des griefs à l’endroit
de son frère et de sa politique, l’enquête a montré que l’Honorable député a
nourri et affiché sa volonté de le renverser.
Les témoignages recueillis au cours de la procédure laissent
apparaître une personne qui se positionne comme ayant un intérêt légitime et
naturel à s’occuper du pouvoir par le seul fait de sa filiation au mépris des
institutions constitutionnelles.
Ainsi, après avoir fait part à ses frères Lalla, Toyi et
Essolizam de sa volonté de « dégager » son frère du pouvoir, Kpatcha
Gnassingbé a réitéré sa volonté de « s’occuper » du Président de la
République en ces termes :
SIR GNASSINGBÉ
Essolizam Quelques jours plus tard, une autre assise avait
eu lieu au même endroit où nous
avons eu à conclure cette fois-ci que c'est
l'entourage du Chef de l'Etat qui l'aurait embrigadé
pour en profiter au maximum. Nous avons eu à
déplorer cette situation et Kpatcha nous avait dit : « ne vous inquiétez
pas, je m'occupe du côté physique et Toyi du côté spirituel ».
Inquiet de cette déclaration, je m'étais rendu chez Toyi pour en savoir plus et ce dernier m'a dit qu'il a l'impression que des gens auraient inculqué des mauvaises choses à Kpatcha et qu'il aurait l'intention de
faire un coup de force. Toyi m'a conseillé qu'on
devait le suivre de prêt afin de l'en dissuader jusqu'aux
élections présidentielles de 2010.
Essolizam Gnassignbé
révèle que Kpatcha, interrogé par sa sœur sur la question de savoir s’il avait
tenté un coup d’Etat, lui a demandé de lui servir d’alibi, ce qui démontrait la
malignité de ses intentions.
Dès
lors, il ne faisait plus aucun doute pour Essolizam Gnassignbé que son frère
Kpatcha allait passer à l’acte :
«Une
nuit de l'an 2007, aux environs de 22 H, l'honorable
Kpatcha m'avait demandé de conduire sa copine à
son domicile. A notre arrivée, il me demandait
comment
était la ville. J'ai répondu que c'était calme comme d'habitude. Il m'a dit de
faire un tour pour voir en ville et de revenir. A mon retour il était déjà
endormi et je suis rentré chez moi.
![Zone de Texte: 3](file:///C:/Users/pp/AppData/Local/Temp/msohtmlclip1/01/clip_image001.png)
Quelques jours plus tard,
j'apprenais dans la presse qu'un coup d'état avait été avorté ce jour là. Des
jours ont
passé et un jour nous étions à table chez lui ensemble avec ma soeur Nèmè qui a
posé la question au député Kpatcha qu'il semblerait qu'il voulait
faire un coup d'état à Faure ensemble avec le colonel KADANGHA la
nuit en question et qu'au dernier moment ce dernier l'avait trahi
en faisant un compte-rendu au Chef de l'Etat. C'est à partir de ces informations que j'avais réalisé que le
grand frère Kpatcha
aurait véritablement certaines intentions contre Faure. »
Effectivement,
il ressort des multiples auditions que dès l’année 2007 l’Honorable député
Kpatcha Gnassingbé a entrepris de renverser les institutions de la République
togolaise.
L’enquête et l’information judiciaire ont
permis de dévoiler la genèse de l’opération projetée.
II.
LA GENESE DE
L’OPERATION
Les investigations ont mis en évidence qu’après avoir tenté
un premier coup d’Etat en 2008, Kpatcha Gnassignbé a entrepris de rallier à sa
cause les membres de sa famille ainsi que des officiers de Forces Armées
Togolaises qu’il estimait nécessaire à l’opération.
L’enquête a également démontré que Kpatcha Gnassingbé et ses
complices ont été arrêtés alors qu’ils étaient sur le point de passer à
l’action à l’aide d’important équipements matériels détournés aux forces armées
togolaises.
A l’occasion d’une mutinerie, il était ainsi prévu d’abattre
le Chef de l’Etat et les hommes clefs des institutions susceptibles d’entraver
la réussite du coup d’Etat, tandis que des éléments militaires devaient prendre
le contrôle des points névralgiques de la ville de Lomé.
La phase de transition politique avait été également
préparée : des communiqués ont été élaborés qui avaient pour but
d’indiquer les motifs de l’opération et l’organisation politique appelée à être
mise en place.
2).
Un projet de
coup d’Etat initié des 2008
Entendu le 11 août 2009 par le magistrat chargé de l’enquête
préliminaire, Essozimna Gnassingbé, neveu de Kpatcha devenu son homme de
confiance, confiait que ce dernier avait projeté de réaliser un coup d’Etat au
cours de l’année 2008 en compagnie de son frère Rock, commandant du Régiment
blindé d’appui et de reconnaissance et qu’il avait à cet effet sollicité le
général Berena et le colonel Bali.
Kpatcha Gnassingbé avait prévu que l’opération se déroule
lors d’un déplacement du Chef de l’Etat en Italie : Le Colonel Rock
Gnassingbé devait prendre possession de la radio et de la télévision tandis que
le Colonel Bali avait pour mission de contrôler les autres points
sensibles :
« Je commence d'abord à vous parler des problèmes de la famille pour vous dire que depuis que le ministre Kpatcha n'a plus été reconduit comme membre du gouvernement, il est devenu très mécontent. La raison en est que depuis la mort de leur père, ils ont travaillé ensemble pour avoir le pouvoir et que son frère l'en a
écarté aujourd'hui.
Le même mécontentement
exist chez leurs frères et soeurs à savoir : Nèmè, Mazalou, Babanam, Nono,
Lala, Badinga,
Essolizam, Essohouna, Beheza et Naka qui estiment que le Président de la
République ne les aide pas financièrement. Quant au colonel Rock, il a mal vécu son
éviction à la tête de la F.T.F en 2007.
Suite à ces mécontentements, le ministre Kpatcha et
le colonel
Rock ont contacté le. général BERENA, et le colonel
BALI, courant année 2008 lors d'un voyage du chef de l'Etat en Italie pour
faire un coup d'état. Ces derniers avaient refusé leur proposition et avaient convoqué le
colonel Rock à l'état major des FAT pour lui faire une mise en garde et lui
demander de prendre, en tant qu'ainé de la famille, ses responsabilités pour
résoudre
pacifiquement ce problème. Je précise qu'à la rencontre de l'état major, il y
avait aussi le colonel BELEI. Ces derniers avaient fait un compte-rendu au Président de
la République. En ce moment, j'étais persuadé que le ministre Kpatcha
voulait réellement faire un coup d'état. Le projet consistait à ce que
le colonel
Rock, en sa qualité de chef corps occupe la radio et la télévision. Si
l'autre chef corps à savoir le colonel BALI du RCGP était favorable, l'occupation
des autres points sensibles devait avoir lieu. »
Confronté à Kpatcha Gnassingbé le 2 septembre 2009 par le
magistrat en charge de l’enquête préliminaire, il est important de noter que
Esso a maintenu que l’honorable député avait bien projeté de passer à l’acte
dans les conditions précisées lors de sa précédente audition.
2).
La recherche
d’alliés familiaux par le mensonge
Kpatcha Gnassignbé n’a pas hésité à manipuler cyniquement ses
frères et sa famille en tentant de les convaincre que le Chef de l’Etat se
désintéressait de leur sort et avait entrepris de s’accaparer à son seul profit
l’héritage de leur père.
Il lui était notamment nécessaire de rallier à son entreprise
son frère Rock, commandant du Régiment blindé d’appui et de reconnaissance afin
de pouvoir disposer de l’appui de ses troupes lors des opérations militaires
qu’il avait projetées.
1.
La manipulation
de ses frères et sœurs au motif mensonger de la captation d’héritage par le
Président de la République La tentative de ralliement de Rock à ses projets
Il ressort très
clairement à la lumière des auditions des différents membres de la famille Gnassingbé
impliquées que Kpatcha a engagé une entreprise de dénigrement systématique et méthodique du Chef de l’Etat tendant à
accréditer dans leur esprit le désintérêt et le mépris de ce dernier pour leur
situation matérielle et sa volonté de s’accaparer l’héritage de leur père.
Ce faisant, Kpatcha espérait obtenir le soutien ou l’aval de
sa famille à son complot.
Parmi les membres de sa famille, il en est un qui revêtait
une importance capitale pour Kpatcha Gnassingbé, son frère le Colonel Rock
Gnassingbé commandant du Régiment Blindé de Reconnaissance et d’appui.
Les troupes de ce dernier apparaissent en effet nécessaire au
succès des opérations militaires qui avait été planifiées.
De la même manière qu’il avait trompé ses frères et sœurs,
l’honorable député a donc demandé à son frère Essolizam de faire croire au
Colonel Rock Gnassingbé qu’Essolizam aurait découvert que le Président de la
République était en train de s’approprier les immeubles de leur père et qu’il
avait confié un marché de gadget d’un montant colossal de onze milliards de
francs CFA à un proche de la directrice des impôts, alors que sa famille
connaissait d’importantes difficultés financières et matérielles.
Afin que le Colonel Rock Gnassingbé ne soupçonne une manœuvre
de la part de Kpatcha, ce dernier a bien précisé à Essolizam qu’il devait
présenter ces « informations » comme des découvertes personnelles.
Au
cours de l’enquête préliminaire, confronté à son frère Kpatcha Gnassingbé le 2
septembre 2009, Essolizam Gnassingbé relatait dans les termes suivants les
manœuvres du député destinées à exacerber les tensions familiales à son
profit :
« Du
retour de mon voyage au Burkina Faso le 11 Avril 2009, après avoir rendu visite à Kpatcha, il m'a envoyé d'aller dire au colonel Rock que j'avais appris que la directrice des impôts avait remis un marché de gadgets de
campagne électorale d'un montant de onze milliards (11 000 000 000) F CFA à Nancy BARBENE et que le Président était en train de convertir les biens immobiliers de notre feu père à l'étranger en son nom personnel. Il me dit de rapporter à Rock que c'est moi-même qui ai appris ça alors que c'est lui qui voudrait
faire circuler ces informations en utilisant faussement ma personne. Je savais que cela devait contribuer à exacerber les tensions qui existaient dans la
famille. »
« C'est le
samedi 11 Avril 2009 que l'honorable m'a envoyé vers Rock pour lui dire tout ce que j'avais dit
précédemment. »
Il convient de souligner la date à laquelle
l’honorable député a demandé à son frère Essolizam de diffuser ces fausses
nouvelles au Colonel Rock Gnassingbé : le 11 avril 2009, soit quelques
heures avant le déclenchement de l’opération.
Il ne fait donc guère de doutes que Kpatcha
Gnassingbé avait cru, par ces manœuvres, s’assurer de la participation de son
frère Rock à l’attentat qu’il fomentait.
L’honorable député déclarait ainsi le 19 juin 2009
au juge d’instruction lors de son interrogatoire de première comparution :
« J'avoue
que Rock était d'accord avec moi car il voulait le départ du Président de la République.»
2).
La recherche
de complices militaires
Outre le
ralliement de sa famille à son entreprise criminelle, l’enquête a mis à jour
les méthodes employées par Kpatcha pour emporter le consentement d’un certains
nombre d’officiers et sous officiers.
S’agissant des
officiers impliqués, les Chefs d’Escadron Atti Abi et Amah Poko, et le
capitaine Dontema Kokou Tchaa, les différentes auditions ont établi que Kpatcha
Gnassingbé les a convaincus que certains des officiers supérieurs les plus en
vue du pays, les colonel Kadanga, Yark, Titikpina et le commandant Massina,
étaient impliqués dans l’organisation et la protection de réseaux de trafic de
drogue au Togo et qu’ils avaient l’intention de renverser le pouvoir.
Il suffisait
alors pour Kpatcha de demander aux militaires de s’opposer avec lui aux
prétendues manœuvres séditieuses des officiers supérieurs susmentionnés.
A cette fin
Kpatcha Gnassingbé a utilisé le sieur Sassou Efoe, qui s’est appuyé sur sa
qualité d’agent de sécurité auprès de l’ambassade des USA au Togo, pour
conférer à cette manipulation l’autorité et la crédibilité attachée à des
informations provenant des autorités américaines.
Par ailleurs, il
apparaît que Kpatcha Gnassingbé a fait preuve d’une extrême générosité à
l’égard des militaires qu’il avait ciblé dans le but d’« acheter »
leur participation à « son » coup d’Etat.
1.
Le prétexte
d’officiers supérieurs se livrant au trafic de drogue et complotant contre le
Président de la République
La manipulation a été révélée avec force détails par le
capitaine Dontema Kokou Tchaa dont il convient de reproduire les déclarations
effectuées au magistrat chargé de l’enquête préliminaire le 27 août 2009 :
« Quant au sujet de mon
interpellation, je tiens à vous déclarer ce qui suit : j'ai été informé d'une
plainte qui me viserait suite aux évènements de 2005 puis j'ai
été affecté
à Sokodé comme commandant de groupement puis envoyé en mission Onusienne au Darfour (Soudan). Deux mois avant mon retour, j'ai été informé de ce
que je suis muté à la garde
républicaine. A ce titre, j'avais en charge
la gestion des éléments envoyés en mission de sécurité dans les
ambassades et auprès de certaines responsabilités
politiques, administratives et autres. C'est
de là que je suis rentré en contact avec monsieur Matthew GORBUS. Cumulativement, j'ai été désigné directeur de stage de qualification supérieure de gendarmerie N°2 à Baguida.
Au cours du mois de février 2009,
sans toutefois me rappeler de la date, Matthew est venu me voir avec SASSOU. Nous
nous sommes retirés à l'hôtel Novela Star et Matthew m'a demandé à
savoir si je connaissais la villa où logeait un trafiquant de drogue du nom
de CORTEZ
de nationalité costaricaine. Je lui ai dit que je ne
connaissais pas cette villa. C'est de là qu'il m'apprenait qu'ils ont eu des
renseignements faisant état de ce que nos services de sécurité
protègeraient le réseau de trafiquants. Il a
ajouté qu'il aurait l'intime conviction que le ministre de
la sécurité, le colonel TITIKPINA et le commandant
MASSINA ont mis deux éléments en tenue civile en
armes au domicile des trafiquants. Il m'a aussi dit,
après avoir mis en doute leur crédibilité, que le commandant MASSINA leur a remis les ordinateurs portables et les cartes des téléphones satellitaires saisis pour être envoyés aux USA pour
décryptage.
Choqué par cette information,
j'ai rencontré le ministre Kpatcha GNASSINGBÉ sur ma
demande afin de lui faire savoir que, normalement, seul
le ministre de la Justice ou dans le cas d'espèce seul la
Présidence de la République sont autorisés à
remettre ce matériel confidentiel à une puissance
étrangère pour exploitation. C'était pour
appeler l'attention du député sur le fait que certaines personnes mises à la
tête de certaines institutions
oeuvraient à la déstabilisation de l'Etat de part leur comportement. Après j'ai
fais le même compte-rendu au général
LAOUKPESSI. Quelques jours
plus tard, SASSOU a demandé à me rencontrer en urgence au club bar de l'hôtel
PALM BEAECH. C'est à ce lieu qu'il
m'a fait savoir que le décryptage du matériel saisi a révélé
l'implication d'un certain nombre d'officiels
togolais sans me donner la liste. Il a poursuivi en disant que le Département d'Etat américain a envoyé la liste au Chef de l'Etat togolais. Quelques jours après, GORBUS, s'inquiétant de l'inertie du Chef de l'Etat à réagir, m'a invité dans une salle Blindée
de l'ambassade des USA. Il a eu à me
parler d'un petit bimoteur qui devait
atterrir à l'aéroport international de Lomé Tokoin avec de la drogue.
Mais avec l'interpellation prématurée des
trafiquants CORTEZ et autres sur
instruction des services de sécurité, un gros porteur qui devait atterrir à l'aéroport de Niamtougou avec de la drogue n'était plus arrivé. Il a parlé
aussi du député BARNABO, du consul
de la république Tchèque au Togo monsieur SOSSOU et du commandant KEMENCE qui ne seraient plus invités à l'ambassade
des USA lors des cocktails. Il a
parlé aussi des éléments de la FIR
et de l'ANR qui travaillent en lieu et place de la DPJ en se passant pour ce service.
Nanti de ces
informations, je suis encore allé voir le ministre Kpatcha GNASSINGBÉ.
C'est ce faisant qu'il me fait savoir qu'il y a des
nominations en vue et que ces officiers devaient être
remplacés. Il a précisé que le lieutenant-colonel KADANGHA aurait contacté le lieutenant-colonel
YARK et le commandant KEMENCE pour renverser les institutions de la république ensemble avec le lieutenant-colonel DOLAMA de Témédja qui a refusé sa proposition. Il a donné
le motif de leur projet de coup
d'état par le fait qu'ils étaient impliqués
par l'affaire de trafic de drogue. S'agissant plus particulièrement du lieutenant-colonel KADANGHA, il m'a déclaré qu'un mandat d'arrêt international
court contre ce dernier suite aux évènements
de 2005. Il a ajouté qu'alors qu'il devait aller en stage au Maroc, il a été remplacé en comité restreint par le lieutenant-colonel YARK. Il a
poursuivi en disant que le colonel
KADANGHA se plaignait que le chef de
l'état n'a rien fait pour que son nom ne figure pas sur le rapport confidentiel des Nations Unis sur le Togo. Il a même ajouté que sa carrière est foutue.
S'agissant du lieutenant-colonel
YARK, qu'une note confidentielle
venant de Bruxelles l'aurait mis en cause dans les affaires de drogue. Je suis encore allé rendre compte
au général LAOUKPESSI de l'imminence d'un coup d'état comme rapporté par le ministre Kpatcha sans toutefois citer son nom. Le général m'a
répondu que ce coup d'état n'était
pas réalisable au Togo. J'en ai également
fait le compte rendu au colonel YARK tout en lui parlant seulement de l'affaire de drogue dans laquelle il serait cité sans lui dire qu'il était
également cité dans l'affaire de coup d'état.
De même, le
Chef d’escadron Atti Abi a révélé que Kpatcha Gnassingbé l’avait choisi pour
assurer la transition au motif qu’il avait la confiance des Etats Unis pour
n’être impliqué dans aucun trafic de drogue.
Devant le
juge d’instruction le 12 avril 2010 il a détaillé dans les termes suivants les
arguments utilisés par Kpatcha Gnassingbé pour le convaincre de son joindre à
lui :
« En
effet, du 07 Avril 2008 au 07 Avril 2009, j'étais en mission d'observateurs militaires
des Nations Unies en COTE D'IVOIRE. En
janvier 2009 au cours d'un de mes congés à Lomé, j'ai rendu visite à l'honorable Député Kpatcha GNASSINGBÉ à
son domicile à Kégué.
C'est à cette
occasion, qu'il m'a dit qu'il attendait
mon retour définitif pour me confier une mission très importante. J'ai pris congé de lui et je suis
retourné en COTE D'IVOIRE.
A la fin de
ma mission, je suis rentré le 07 Avril 2009 à Lomé.
Le lendemain, 08 Avril vers 19 heures, j'ai reçu un message de GNASSINGBÉ Essozimna dit ESSO pour
une rencontre au "Relais de la
Caisse". Lorsqu'il est arrivé, il m'a demandé
de laisser mon véhicule et de monter à bord du sien et nous nous sommes rendus au domicile du Député
Kpatcha GNASSINGBÉ.
Arrivé, j'ai
été reçu par le Député en présence de ESSO
et TOWBELI Kouma. Le Député a demandé à ces derniers de me dire l'objet de notre rencontre. Après
hésitation, ESSO m'a déclaré
qu'il y’aura une, situation
qui va se poser et j'étais désigné pour assurer la
transition du pouvoir.
J'ai demandé comment
cela devrait se passer ?
L 'honorable m'a répondu qu'il y aurait les troubles qui vont se passer en l'absence du Chef de l'Etat. En la faveur de ces troubles, ses éléments à lui, devaient prendre le contrôle de la situation et il comptait sur moi pour
assumer l'intérim du pouvoir, pour une transition.
Là, j'ai
demandé à savoir, selon quels critères j'ai été choisi puisque je ne commande pas de troupes et je n'ai
aucune force militaire. Il m'a
répondu que j'ai été choisi parmi tant d'autres par les services
secrets américains qui sont des commanditaires de ce qui allait se passer et
qu'il a reçu Madame l'Ambassadrice des USA
au TOGO à cet propos. J'ai été préféré parce que je n'étais pas dans les dossiers de trafic de drogues et autres notamment les atteintes aux droits de l'Homme. J'ai accepté la proposition dans le principe en disant à
l'honorable que c'est lui qui m'a
confié la mission et que c'est à lui de me fournir les moyens. Il m'a demandé de contacter l'Adjudant Chef
SEIDOU Ougbakiti qui est un parent et
par qui j'ai connu l'honorable, pour
qu'ensemble nous recherchions les éléments de ma sécurité.
J'ai répondu que l'Adjudant Chef SEIDOU est à
la retraite et que je préfère que
lui-même l'honorable me fournisse
les éléments de sécurité en relation avec le commandant GNASSINGBÉ
Malibada de la garde présidentielle.
Après cette
discussion, il a été décidé de nous faire des engagements
réciproques entre l'honorable et moi. Ainsi, je lui ai fait un engagement au
terme duquel je lui ai promis "fidélité et
loyauté" puisque c'est lui qui m'a confié cette mission.
Le sieur TOWBELI Kouma a, en retour, écrit un
engagement de la part de
l'honorable pour me promettre tous les soutiens de ce dernier dans l'accomplissement de ma mission.
Après avoir
pris connaissance de cet engagement
rédigé par TOWBELI, l'honorable
Député a apposé sa signature au bas de ce document.
On s'est alors échangé les documents.
Après j'a demandé
à l'honorable de me préciser tous les contours de ce projet car j'ai peur pour ma vie. Il m'a dit
alors de ne pas avoir peur, qu'il
a tous les, éléments qu'il faut pour la réussite sans effusion de sang, de cette opération. Il a promis de me recevoir dans la
même semaine pour avoir tous les détails du projet, les différents acteurs ,
leurs missions et les futurs membres dû gouvernement.
Il a
toutefois précisé que le 1er Ministre actuel devait
être reconduit et que l'équipe gouvernementale devait être composée de 18 membres dont 04 militaires
si j'ai bonne mémoire, donc
le rendez-vous étais pris dans la semaine pour parfaire le projet.
Lors de mon
départ, il m'a donné une somme de 1.000.000F
CFA pour que j'aille faire les cérémonies avant le passage à l'acte. J'ai pris congé de lui aux environs de 20 heures 30 mn toujours reconduit par ESSO au Relais de la
Caisse où j'ai repris mon véhicule et
je suis rentré directement à mon domicile au camp.»
2.
La nécessité
fallacieuse de s’opposer à ces derniers
Confronté le 12 février 2010 devant le juge d’instruction avec
le Chef d’Escadron ATTI ABI, Messieurs TOWBELI KOUMA et GNASSINGBÉ ESSOZIMNA
dit « ESSO », KPATCHA GNASSINGBÉ a reconnu être l’instigateur du coup
d’Etat qu’il continue à justifier par un pseudo complot d’officiers supérieurs impliqués
dans le trafic de drogue auquel il avait décidé de s’opposer :
« car mon
informateur m'avait dit par l'intermédiaire d'ESSO qu'il ya un groupe
d'officiers parmi lesquels les Colonels TITIKPINA, KADANGA et autres
se prépareraient
à faire un coup d'Etat. Il a insisté que nous passions rapidement à l'acte ;
que dans le cas contraire, nous risquerions d'être devancés par ce groupe d'officiers
; que ce serait dommage que le pouvoir quitte la famille GNASSINGBÉ. J'ai réagi
le 10 Avril 2009 en disant que ce n'était pas ce qu'il nous avait
dit, Car il nous avait parlé de l'action des ces officiers au point que nous
avions veillé le 30 Mars 2009 alors selon les déclarations de BAWA notre
informateur, le colonel TITIKPINA serait entrain de prier avec 07 marabouts à son domicile pour la réussite de son coup d'Etat. En réalité c'était
pour voir contrecarrer l'action de
ces officiers ; c'est donc cet informateur
qui avait demandé à ESSO de me dire de passer à l'acte ce que j'ai refusé et j'ai demandé à ESSO de dire au Commandant ATTI et BAWA de surseoir à tout puisque
nous avons voulu réagir à l'action de
ces officiers et comme leur action
n'a pas eu lieu, la nôtre n'avait pas de raison d'être. »
Le
21 avril 2010, confronté avec Kpatcha Gnassingbé et Dontema kokou, Sassou Efoe,
confirmait son implication dans le stratagème consistant à inviter les
personnes ciblées à se joindre au coup d’Etat au motif qu’il conviendrait de
s’opposer à une tentative d’officier supérieurs séditieux et corrompus par le
trafic de drogue :
« S I R : Dontema
Kokou Tchaa: Lors de votre
audition le 11 février 2010, vous avez déclaré que le 08 Avril 2009 le
sieur SASSOU
Efoué est venu vous voir à la Gendarmerie, alors que vous étiez
de permanence, pour vous annoncer que les rumeurs de coup
d'Etat dont il vous avait parlées se confirment, que c'est un
colonel qui veut prendre le pourvoir sans vous préciser le nom. Il
avait une information pour le colonel KADANGA mais qu'il passerait par le Commandant
KEMENCE pour le saisir, sans vous donner la
teneur de ce message, en ce moment là on chercherait des Officiers pour participer à ce coup ; il vous a demandé
alors si vous étiez intéressé et vous avez répondu que vous n'étiez pas chaud.
Est-ce exact ?
REPONSE : C'est exact.
Faisons rentrer le sieur SASSOU Efoué à qui nous
donnons lecture des déclarations du sieur DONTEMA Kokou Tchaa.
S I R SASSOU Efoué : Effectivement le 08 Avril 2009, j'ai rendu visite au
Capitaine DONTEMA à la Gendarmerie. Je lui ai dit qu'il y a un
colonel qui veut faire un coup d'Etat. Je lui ai demandé s'il était
au courant et s'il connaissait le nom du colonel ? Il a répondu non.
Je lui ai aussi dit qu'on m'a envoyé chez le commandant KEMENCE pour lui donner un message pour
le colonel
KADANGA mais je ne lui ai pas donné la teneur de ce message. Je
ne lui ai demandé que s'il était intéressé »
Entendu le 27 août 2009 par le
magistrat chargé de l’enquête préliminaire confirmait qu’il avait été convaincu
par Kpatcha Gnassingbé de la nécessité de s’opposer à un coup d’Etat projeté
par des officiers supérieurs souhaitant protéger leurs intérêts:
« QUESTION : décrivez-nous de quelle manière entendiez-vous
organiser la neutralisation de l'action du lieutenant-colonel YARK lors du
déclanchement des actions projetées.
REPONSE : Je suis formé officier d’infanterie avant d'être
gendarme. Nous avons appris au cours officier que face à l'adversité, pour
paraphraser le général COLLIN Powell, la force de persuasion et la détermination
du chef militaire emportent adhésion de la troupe. Face à la présumée
action illicite et illégitime de ces officiers supérieurs, entant qu'officier légaliste et républicain, l'ordre de la loi me recommande de m'opposer à une telle action. C'est à ce titre que
j'ai accepté la proposition du
ministre Kpatcha de contrecarrer leur
action. »
3.
L’achat de
complices par la corruption
Les investigations diligentées par les enquêteurs ont mis en
évidence la grande générosité de Kpatcha Gnassingbé à l’endroit de ceux dont il
estimait nécessaire de s’adjoindre le concours.
C’est
ainsi que le Chef d’Escadron ATTI Abi, que Kpatcha Gnassignbé avait choisi pour
diriger politiquement la phase transition qui
aurait dû s’ouvrir après la perpétration du coup d’Etat, reconnaît
devoir beaucoup à l’honorable député Kpatcha Gnassingbé.
Dans
le rapport de fin d’enquête préliminaire du magistrat instructeur, Atti Abi a
qualifié Kpatcha Gnassingbé comme « son bienfaiteur à qui il ne peut rien refuser. » Il a ajouté que « ce dernier
lui porte aide et assistance depuis longtemps. »
C’est vraisemblablement pour cette raison, notamment, que le
Chef d’Escadron Atti Abi a accepté de prendre part à l’opération.
De même, lors de son audition devant le magistrat instructeur
le 28 juillet 2009, le sieur Sassou Efoe, agent de sécurité de l’ambassade des
USA au Togo que Kpatcha Gnassingbé utilisait pour s’informer sur l’opinion des
USA à l’égard du Togo et pour faire diffuser des fausses informations auprès
des militaires sur l’appui desquels il comptait, déclare qu’après avoir
organisé une « visite de courtoisie
de la consule à l’honorable, Gnassignbé Esolizam m’a remis 800 dollars US
de la part de l’honorable. »
Il en va de même pour le capitaine Dontema Kokou Tchaa
reconnaît avoir perçu de Kpatcha Gnassingbé , par l’entremise d’Esso, la somme de un million de francs CFA le
30 mars 2009 devant le camp de la gendarmerie aux fins d’intéresser ceux qui
devaient l’aider à contrecarrer les actions du colonel Yark.
Par l’intermédiaire de Monsieur Towbelli Kouma, le capitaine Dontema
Kokou Tchaa a également avoué avoir perçu la somme de trois cent cinquante
mille francs Cfa en vue de l’acquisition d’un ordinateur portable, puis une
somme de deux cent mille francs Cfa destinée à payer les frais de santé de sa
mère.
Audition de DONTEMA KOKOU TCHAA par le magistrat chargé de
l’enquête préliminaire de 27 août 2009 :
« Vers la fin du mois de
mars 2009, j’ai reçu un message d’Esso pour les rejoindre au supermarché le
« Champion ». sur place, le ministre m'a acheté un portable par
Esso et me disait qu'il était objet de filatures et d'écoutes de la part
des services de renseignement togolais. De prendre un nouveau numéro et de
le lui communiquer ; ce que j'ai fait. Etant dans le besoin, je lui avais
demandé un ordinateur ; puis il m'a répondu qu'il m'enverrait TOWBELLI Kouma pour
cela.
Le 10 Avril 2009, TOWBELLI Kouma m'a remis trois cent
cinquante (350.000) F CFA de sa part.
Le 30 Mars 2009, étant de permanence à la gendarmerie,
le ministre m'a averti qu'Esso était en route. Il m'a remis à l'entrée du camp
une enveloppe de un million (1.000.000) F CFA pour contacter les éléments qui
devaient s'opposer à l'action du colonel YARK. Puis que le général
LAOUKPESSI m'avait dit que le coup d'état n'était plus possible au Togo, j'ai dépensé
cet
argent pour mes besoins personnels. le ministre Kpatcha m'avait remis une somme
de deux cent mille (200.000) F CFA pour ma mère après que je lui ai présenté
l'ordinateur que je venais d'acheter par son aide. » Vers la fin du mois de mars 2009 j’ai reçu un message d’Esso
pour le rejoindre au supermarché le « champion ». sur place, le ministre m'a acheté un portable par Esso et me disait qu'il était objet
de filatures et d'écoutes de la part
des services de renseignement
togolais. De prendre un nouveau numéro
et de le lui communiquer ; ce que j'ai fait. Etant dans le besoin, je lui avais demandé un
ordinateur ; puis il m'a répondu
qu'il m'enverrait TOWBELLI Kouma pour cela.
Le 10 Avril 2009, TOWBELLI Kouma m'a remis trois cent cinquante (350.000) F CFA de sa part. »
DIGBEREKOU N'moilaou, un autre officier recruté par Kpatcha pour les
besoins de sa cause, a reconnu le 30
décembre 2009 devant le juge d’instruction avoir reçu d’importantes sommes
d’argent du député :
« QUESTION : A quel moment
avez-vous donc pris contact pour
la première fois avec le Député Kpatcha et son cousin ESSO ?
![Zone de Texte:](file:///C:/Users/pp/AppData/Local/Temp/msohtmlclip1/01/clip_image003.png)
Le dénommé Atcholi Kao Mozonliwe,
en service à la gendarmerie nationale et recruté aux fins de participer à
l’attentat par le capitaine Gnassingbé Bagoubadi avouait également avoir
bénéficier des largesses de Kpatcha Gnassingbé ( audition du 24 avril 2009
devant le magistrat chargé de l’enquête préliminaire):
« En 2006, lors de
mon départ pour la formation au CNI,
la maladie de ma maman s'aggravait et j'en ai à nouveau parlé à Esso. Pendant notre formation, ma grande soeur m'a rendu visite au camp LANDJA et m'a fait savoir que le député avait encore donné la somme de quatre cent mille (400.000) F CFA pour l'achat des produits qu'on devait commander depuis la Chine pour ma mère. »
la maladie de ma maman s'aggravait et j'en ai à nouveau parlé à Esso. Pendant notre formation, ma grande soeur m'a rendu visite au camp LANDJA et m'a fait savoir que le député avait encore donné la somme de quatre cent mille (400.000) F CFA pour l'achat des produits qu'on devait commander depuis la Chine pour ma mère. »
« QUESTION : II ressort
du dossier que le Député a l'habitude de vous faire des dons en numéraires. Combien de fois vous a — t — il donné de
l'argent et à combien
s'élève le montant total que vous avez eu ?
REPONSE : Je ne peux
pas vous donner le montant global des
sommes que j'ai reçues du Député. Néanmoins
je peux vous dire qu'en dehors des deux fois
que j'ai reçu 400.000F CFA de ses mains et de 400.000F
CFA des mains de ESSO, il m'avait donné deux fois
400.000FCFA. La veille de la TABASKI 2007, je m'étais
rendu au domicile du Ministre Kpatcha en compagnie
de l'Adjudant Chef SEIDOU pour lui saluer. A
cette occasion, il m'avait remis une somme de huit cent mille francs (800.000F )CFA à raison de
500.000F CFA pour moi
et 300.000F CFA pour l'Adjudant Chef SEIDOU. Ensuite, lors des funérailles de
sa mère, le Député m'a
fait envoyer deux (02) pagnes à l'effigie de sa mère et une somme de
400.000F CFA. Enfin lors de sa visite à son
frère, le Colonel Rock GNASSINGBÉ, le 11 Janvier 2009, alors que j'étais entrain de superviser la révision des
engins blindés pour le défilé du 13 Janvier, il m'avait remis une somme de 400.000 F CFA à raison de 200.000 F pour les mécaniciens et 200.000F pour moi-même. »
4.
La défiance
à l’endroit du Président de la République ou de son entourage
Le Chef d’escadron Atti Abi a avoué au magistrat chargé de
l’enquête préliminaire le 25 août 2009 qu’il nourrissait envers les proches du
Chef de un fort ressentiment :
« Au chef de l'Etat même, je ne lui reproche rien. Mais malheureusement, il a certains de ses proches qui
œuvrent à me discréditer. Pendant les élections
présidentielles de 2005 où j'étais le commandant
de la force chargée des élections, certains de ces proches m'avaient proposé une promotion si le président gagnait les élections. Malheureusement,
j'ai été traîné dans la
boue. Dans un premier temps, on
a fait éventer le rapport de la
commission spéciale chargée de
l'enquête sur le trafic de drogue dont j'étais le rapporteur pour me jeter en pâture devant certaines autorités, surtout militaires, dont les noms
figuraient dans ledit rapport.
Ensuite, au départ du colonel YARK pour
un stage d'un an, je devais assurer son intérim, étant le plus ancien après
lui, j'ai été envoyé illico presto à l'état
major général sans même être averti au préalable.
Tout comme cela ne suffisait pas, j'ai été envoyé au CNI pour la formation des recrues et ceci pour la troisième fois. Je n'oublis pas que j'ai
été radié de la liste de ceux qui
allaient à la mission de l'ONU au SOUDAN
sans aucun motif et que c'est par la presse privée que je l'ai appris. Je sais qu'on me reproche mes accointances avec l'ancien ministre BOKO
Akila-Esso. Forts de cela, les gens
spéculent et essaient vraiment de m'écarter de l'entourage du Président
de la République. »
Il est vraisemblable que ce ressentiment constitue l’une des
causes qui ont déterminé le Chef d’Escadron Atti Abi à se joindre à l’attentat
projeté par Kpatcha Gnassingbé.
Par ailleurs, entendu le 11 août 2009 par le magistrat chargé
de l’enquête préliminaire, Essozimna Gnassingbé, neveu de Kpatcha devenu son
homme de confiance, confiait que les deux frères du Chef de l’Etat Rock
Gnassingbé et Essolizam Gnassingbé, appelés dans l’esprit de Kpatcha à jouer un
rôle déterminant dans son projet de prise de pouvoir, étaient devenus très
mécontents à l’égard du Chef de l’Etat :
« Je commence d'abord à vous parler des problèmes de la famille pour vous dire que depuis que le ministre Kpatcha n'a plus été reconduit comme membre du gouvernement, il est devenu très mécontent. La raison en est que depuis la mort de leur père, ils ont travaillé ensemble pour avoir le pouvoir et que son frère l'en a
écarté aujourd'hui.
Le même mécontentement exist
chez leurs frères et soeurs à savoir : Nèmè, Mazalou, Babanam, Nono,
Lala, Badinga,
Essolizam, Essohouna, Beheza et Naka qui estiment que le Président de la
République ne les aide pas financièrement. Quant au colonel Rock, il a mal vécu son
éviction à la tête de la F.T.F en 2007. »
A l’instar du Chef d’Escadron Atti Abi, il est très probable
la participation de Essolizam Gnassingbé à l’entreprise de son frère Kpatcha
trouve son origine dans ces sentiments négatifs envers le Chef de l’Etat.
2).
L’élaboration
de l’attentat
L’enquête préliminaire et l’information judiciaire ont permis
de dévoiler les détails de l’attentat élaboré par l’honorable député et ses
complices.
Il ressort que Kpatcha Gnassingbé a profité de ses fonctions
de Ministre de la Défense pour détourner à son profit des équipements de
l’armée togolaise ainsi qu’un important don d’équipements et matériels
militaires du Soudan à la République du Togo.
Une stratégie militaire a également été définie qui
consistait, à la faveur d’une mutinerie de militaires se rebellant contre la
précarité de leur condition, à abattre l’avion qui devait amener le Chef de
l’Etat en Chine, assassiner les hommes clefs des institutions qui avaient été
identifiés comme des obstacles et prendre le contrôle des points névralgiques
de Lomé.
Après avoir envisagé la mise en place d’un « Comité
national de salut public et de réconciliation » pour diriger la
transition, Kpatcha Gnassingbé a
finalement décidé de conserver l’actuel premier ministre dirigeant un
gouvernement composé de 18 membres dont 4 militaires placé sous l’autorité du
Chef d’Escadron Atti Abi .
1.
Le
détournement des équipements et matériel
militaire appartenant à l’armée togolaise ou qui lui étaient destinés
Des perquisitions, suivies de saisies, ont été opérées dans les différents domiciles
de Kpatcha Gnassingbé par les soins du
maréchal des logis-chef, PASSA Tchaa, Officier de
police judiciaire du service de recherche et d'investigation
de la gendarmerie nationale de Lomé en vertu
des articles 15 à 18 et 43 à 54 du code de procédure
pénale.
Le 15 Avril 2009, un
arsenal de guerre a été saisi chez l’honorable député Kpatcha Gnassingbé dont
l’importance ne permet aucun doute sur son emploi. :
Dans
la chambre à coucher du député, il a été
notamment découvert trois chargeurs garnis de
cartouches de 7,62 mm court, un pistolet
automatique (PA) Beretta avec vingt
quatre (24) cartouches de 9 mm, un pistolet de marque SIG22 long
griffe avec cent (100) cartouches, onze (11)
Motorola, un petit ordinateur portatif Franklin,
deux (02) appareils photo de marque Fuji film S9500 et Konica Minolta, deux jumelles de marque Tonghui et Break et cobra, deux (02) appareils numérique de marque Samsung et HP.
Dans
la chambre de détente :
cinq
(05) armes à lunette, cinq (05) fusils,
une arme en forme de fusil mitrailleur,
onze (11) cartouches de 09 mm, trente (30) cartouches
de 7,65 mm, soixante deux (62) cartouches de H, douze (12) cartouches de 22REM,
un sac samole avec son contenu, trois
(03) fusils à pompe, cinq (05) appareil Thu
raya, cinq (05) cartons de 20 cartouches de MAG
375, huit (08) cartouches de MAG 375 dynamite Nobel,
un (01) carton de cartouche MAG 375 Solongue Africa,
deux (02) sacs contenant des tissus treillis, un (01)
sac contenant des kit dont soixante (60) kit Togo cellulaire, vingt (20) kits moov, un (01) kit Tim,
un (01) kit SFR, un (01) kit Arabe, dix
sept (17) appareils NOKIA, deux (02)
AMG 600, une (01) Jumelle, une (01) arme à lunettes
N° CZ452-2EZKM avec deux cent (200) cartouches,
un (01)
mini ordinateur SONY dans sa housse, cinq
(05) chargeurs Motorola, un (01) sabre arabe, deux (02) gilets
par baies.
Dans le bureau du député à
l'étage :
deux (02) armes à lunettes Franchi avec vingt trois (23) cartouches de calibre
12 Alex, dix neuf (19) cartouches de calibre 12 Safari, treize (13) cartons de 25 cartouches, plus dix huit (18) cartouches de calibre 12 Tunet , treize (13)
chargeurs, une (01) arme de marque
Karl avec vingt cinq (25) cartouches
de 09 mm, un (01) appareil enregistreur Sony, un (01) appareil photo Inter teck NV22A, un document de la HAC et un rapport adressé à son excellence « Honorable Kpatcha », un ordinateur FLATROIN LG avec une unité centrale HP et son
clavier HP.
Dans sa
chambre de repos contigüe au bureau :
un pistolet
automatique Beretta avec trente (30) cartouches
de 09 mm, un revolver Magnum avec dix huit 18 cartouches, deux (02) valises
contenant des treillis et casquettes,
quatre (04) étuis de PA, deux (02) enregistreurs Sony, onze (11) portables
NOKIA, un (01) appareil Thu raya, un (01)
porte chargeur, une (01) enveloppe kaki portant
inscription « ADDITIF ».
La
perquisition a également conduit à la découverte dans le garage de trente (30)
paires de plaques de différentes immatriculations.
Dans l'un dans magasins contigu au garage il y a eu découverte de six (06) caisses de scellées de
cartouches de 12,7 mm et une caisse ouverte
contenant soixante (60) cartouches de 12,7
mm, une caisse scellée contenant
cinq mille (5.000) cartouches de 7,65mm, deux(02)
fusils G3 dont l'un a une crosse rentrante, une grande
caisse contenant huit (08) petites caisses vides de
maillons de 12,7mm, deux (02) FAC dont un AK47, un
(01) fusil à pompe, une (01) arme à lunettes sans dispositif de lunettes, quatre (04) chargeurs
tambour de FM chinois garnis, un (01) sac
contenant deux PA Beretta et deux (02) PA
coréens avec cartouche, un (01) sac contenant quatre (04)
chargeurs garnis de 7,62 mm, quatre (04)
chargeurs garnis de 7,65mm, plus trois (03) cartouches de 7,65mm, une (01) caisse contenant deux maillons de 250 cartouches l'un, une (01) caisse contenant deux (02) PA Herstal, deux (02) PA
coréens et six chargeurs garnis de
7,62mm, dix (10) chargeurs PA, six
(06) porte chargeurs, quatre (04) cartons de 50 cartouches de 7,65mm, cinq (05)
chargeurs Motorola et sept (07)
chargeurs de téléphone portable, treize (13) appareils Motorola et des anciens billets de banque composés de cinquante neuf (59) billets de 1000 FRANCS, quatre billets de 10.000. francs, quatre
(04) billets de 5.000. francs et
trente six (36) billets de 500 francs.
Dans la seconde maison
située en face, les dépendances de trois pièces dont deux, servant de logement aux escortes, il a été découvert
dans l'angle droit de la deuxième pièce, trois
(03) FAC avec cent (100) cartouches de
7,62mm, quatre (04) chargeurs de trente
cartouches et quatre porte chargeurs.
Dans la première pièce des dépendances, il a été
trouvé derrière une armoire trois (03) fusils de chasse
dont un défectueux.
Dans
la troisième maison située derrière le domicile du député, se trouvent le terrain de tennis et un second poste
de garde des escortes. Il a été découvert dans la cour un (01) véhicule immatriculé TG-AC -2033 de marque TOYOTA PRADO, habituellement utilisé par les
escortes. Dans ledit véhicule, il a été
découvert trois (03) FAC avec
baïonnette, trois (03) FAC crosses pliantes, un FN chinois avec quatre (04) chargeurs tambour garni,
onze (11) chargeurs garnis de trente cartouches pour FAC,
un (01) PA Beretta avec deux chargeurs
garnis, deux (02) chargeurs vides de FAC, trois (03) gilets par balles, sept (07 ) porte chargeurs et deux paires de jumelles
dans leur housse. Dans le second
poste de garde, il a été retrouvé une
caisse contenant un canon
de la pièce 12,7mm avec ses accessoires,
un PA coréen avec chargeur garni et deux étuis PA.
Pour reconnaissance et
explication, ses objets ont été présenté à
monsieur TOWBELI Kouma qui a déclaré « je
reconnais que vous venez
de découvrir aux domiciles de l'honorable
Kpatcha GNASSINGBÉ, un arsenal de guerre,
différents matériels et objets qu'il a gardés pour des fins que j'ignore » il a été déclaré à TOWBELI Kouma saisi de cet arsenal de guerre, du véhicule
TG-AC-2033, ainsi que les divers objets relatifs aux faits incriminés
Interrogé le 24 août 2009 par
le magistrat chargé de l’enquête préliminaire sur la provenance de cet arsenal
de guerre découvert cher lui, Kpatcha Gnassingbé a répondu :
« REPONSE : je reconnais que ce
matériel existe chez moi. Une partie est la
propriété de l'armée togolaise ainsi que les deux jeeps de combat avec leur équipement. Une partie de
cet arsenal est un échantillon que j'ai
prélevé sur l'armement offert par le SOUDAN
au TOGO pendant que j'étais ministre de la défense. J'ai remis la liste de ce
don de matériel au Président de la République et le protocole d'accord signé entre le ministre de la défense du Soudan et moi-même.
L'Etat Major est aussi au courant de cet armement. Une autre partie appartient
à notre feu père et une autre partie à
moi-même pour les avoir achetées,
surtout les armes de chasse. »
Confronté le 21 avril 2010 par le juge d’instruction avec
Atti Abi et Seidou Ougbakiti, Kpatcha Gnassingbé réitérait ses aveux sur la
provenance de l’arsenal saisi à son domicile :
S I R Kpatcha GNASSINGBÉ: Lors de la
perquisition qui a eu lieu à votre domicile le 15 Mai 2009, plusieurs armes et
minutions ainsi que plusieurs autres objets et des véhicules jeeps
ont été saisis. Au cours de l'enquête préliminaire le 24 Août 2009, vous avez
reconnu que ce matériels existait chez vous ; qu'une partie est la
propriété de l'armée Togolaise, qu'une autre est un échantillon
que vous avez prélevé sur l'armement offert au Togo par le SOUDAN lors de votre visite dans ce
pays pendant que vous étiez Ministre de la Défense, qu'une troisième
partie appartenait
à votre feu père et qu'une dernière partie vous appartient pour l'avoir achetée vous-même, surtout
les armes de chasse. Est-ce exact ?
REPONSE :C'est
exact. »
Il est
important de souligner que Kpatcha Gnassingbé n’a jamais affirmé que cet
arsenal n’était pas destiné à être utiliser pendant la préparation et
l’exécution de l’attentat.
2.
Déroulement
de la stratégie
L’enquête a révélé que les conjurés avaient prévu,
dans le cadre du déroulement de l’attentat, d’éliminer le Président de la
République.
Par ailleurs, à l’occasion des perquisitions effectuées chez
Kpatcha Gnassingbé, une clef USB a été saisie dans laquelle étaient enregistrés
plusieurs documents.
Les auditions ont permis de comprendre que ces documents
constituaient en fait une partie des plans d’exécution du coup d’Etat et des
communiqués appelés à être diffusés pour justifier l’opération.
Si Kpatcha Gnassingbé a reconnu qu’il avait conservé ces
documents dont il connaissait la teneur, il prétend qu’il entendait agir sur
l’inspiration et avec l’aval du Général Tidjani qui aurait élaboré ces
documents.
Le 7 avril 2010 le juge d’instruction confrontait le Chef
d’Escadron ATTI ABI, KPATCHA GNASSINGBÉ,
TOWBELI KOUMA et GNASSINGBÉ ESSOZIMNA dit « ESSO ».
Voici ce que les protagonistes ont reconnu à propos de ces
documents:
« ESSO : C'est des documents qui
ont été confectionnés par le Général TIDJANI il y
a quelques années, je précise je ne peux pas vous
situer l'époque à laquelle remontent ces documents ; je précise également que ATTI n'a pas pris connaissance de
ces documents.
S I R ATTI Abi : C'est exact, je n'ai eu connaissance d'aucun de ces documents.
Faisons rentrer TOWBELI
Kouma à qui donnons les déclarations d'ATTI et
d'ESSO.
S
I R TOWBELI Kouma : Les déclarations d'ATTI et d'ESSO sont exactes. Toutefois je tiens à préciser que c'est
moi qui ai donné à ATTI l'objet de sa
visite au domicile de l'honorable pour lui dire c'était pour la transition. Après cette déclaration, je suissorti
et je ne suis revenu que sur appel de l'honorable et c'est en ce
moment que j'ai rédigé l'engagement de fidélité et de loyauté
envers ATTI puis l'honorable a signé et je suis ressorti.
S'agissant des communiqués et de discours saisis,
c'est au domicile du Général TIDJANI que je suis allé les chercher
courant années 2007-2008 ; il en est de même des plans
d'exécution. Il faut dire que ces documents étaient sous plis fermés,
c'est lorsque j'arrangeais les effets dans la chambre de l'honorable que j'ai
découvert leur contenu. C'est lui qui les a rédigés.
S I R GNASSINGBÉ Kpatcha : Effectivement les documents et les plans d'exécution saisis sont l'oeuvre du Général TIDJANI qui les a confectionnés courant année 2007 et qui me les a envoyés par l'intermédiaire de TOWBELI Kouma. Il faut signaler que c'est lorsque le Général TIDJANI a été arrêté et violenté au Bénin qu'il a confectionné ces documents . Il s'en prenait au Président parce qu'il pensait c'est ce dernier qui était derrière son arrestation, c'est pourquoi il voulait que le Chef de l'Etat quitte le pouvoir. En réalité il voulait se venger. D'ailleurs j'ai eu à rendre compte au Président de la République de ce qu'un haut responsable du Gouvernement Nigérian m'a informé de prendre mes distances avec le Général TIDJANI car c'est lui qui nous divise. »
a)
Elimination
du Président à l’occasion de son voyage en Chine
Entendu le 12 mai 2009 par le Juge d’instruction,
Essolizam Gnassingbé reconnaissait, tout en niant sa participation à
l’opération, que le Chef de l’Etat devait être abattu :
« Nathaniel,
un élément de Rock du RBRA me faisait savoir qu’il y avait réellement un truc
et qu’il était prévu qu’on devait tirer sur l’avion du Président qui devait
s’envoler à 4 H du matin le lundi et que des éléments devaient s’occuper de la
radio et de la télévision. »
Lors de son interrogatoire de première comparution le
19 juin 2009, Kpatcha Gnassingbé lui-même, interrogé sur les documents
enregistrés sur clef USB trouvée à son domicile, confessait que le terme
« ceinture miel » désignait la neutralisation du Chef de l’Etat.
b)
Elimination
de personnalités
Le même document comporte une rubrique personnalité
sous laquelle figure les termes « tension » et « buffle
isolé ».
Si l’enquête n’a pas permis d’identifier l’identité
des personnes ainsi ciblées, il ne fait pas de doute qu’il s’agissait
d’éliminer des personnes que les conjurés avaient estimé susceptibles
d’entraver le succès de leur entreprise.
c)
Encerclement
militaire des points névralgiques de Lomé
Parmi les documents découverts dans la clef USB figurent ce qui s’avère
être les plans d’exécution de l’attentat.
Il est établi que l’opération consistait à prendre possession militairement
d’un certains nombre de lieux qui avaient été identifiés comme stratégique.
Entendu par le magistrat en charge de l’enquête préliminaire le 2
septembre 2009 en compagnie du Chef d’escadron Atti Abi, Kpatcha Gnassignbé
détaillait les plans en ces termes :
« MENTION : nous sommes
en possession d'un certain nombre de documents dont le
premier est :
I — CEINTURE MIEL
AD
II — CEINTURE GUERISSEUR
Tous les pénétrants
Stade Kégué — Atlantique Produce
Carrefour route Vo — Rue
goudronnée
-
Carrefour
vers le stade
Carrefour vers Agoue-nyive
III — POINTS SENSIBLES
-
Radio
TVT
PTT
-
Moov et Togo cellulaire
Aéroport
-
Frontière Ouest
-
Frontière Est
Présidence
Primature
-
Togblékopé (Antenne)
QUESTION AU COMMANDANT ATTI Abi : pouvez-vous nous dire tout ce que
vous savez de ce document appelé DOCUMENT N°1 ?
REPONSE : je ne connais pas ce document,
je ne l'ai jamais vu.
QUESTION au
député Kpatcha : pouvez-vous nous dire tout ce que vous savez de ce document appelé DOCUMENT N°1 ?
REPONSE : je
reconnais ce document.
QUESTION : donnez-nous des explications sur les codes suivants :
1-
Ceinture de miel :
REPONSE : ce document a été fait
depuis 2007 par le général TIDJANI ASSANI.
Ceinture de miel désigne le président de la République.
2-
AD : n'étant pas militaire je
ne sais pas la signification.
QUESTION AU
COMMANDANT ATTI Abi : que signifie AD dans le langage militaire ?
REPONSE : Dans le langage militaire AD
voudrait communément dire « à la
disposition de ». mais ne connaissant pas le contexte dans lequel le document a
été établi, je ne saurais me prononcer.
IV-QUESTION au député Kpatcha : que signifie CEINTURE GUERISSEUR
Tous les pénétrants
- Stade Kégué-Atlantique
Produce
- Carrefour route Vo-Rue goudronnée - Carrefour vers le stade
- Carrefour vers
Agoue-nyivé ?
REPONSE : ceinture guérisseur désigne ma personne. Le concepteur du document voudrait signifier par là que lors de l'opération,
afin de sécuriser mon domicile, il devait y avoir des
éléments de sécurité sur les points cités plus haut et
entourant mon domicile.
V- POINTS
SENSIBLES
Radio
TVT
PTT
Moov et Togo cellulaire Aéroport
Frontière Ouest
Frontière Est
Présidence
Primature
Togblékopé (Antenne)
REPONSE : ce sont les points qui devaient être occupés par la sécurité afin d'éviter les dérapages.
QUESTION : Que signifie POINTS NEVRALGIQUES
Radio+ télévision
Togo télécom, Faisceau Hertzien Antenne Togblécopé
Togo cellulaire
Moov
Palais + L2
Toutes les casernes + postes + SP CEET
Tde
REPONSE : je pense que c'est pour mettre la sécurité à ces points.
QUESTION : que signifie POINTS SENSIBLES
Aéroport
Frontière Aflao
Frontière Sanvee Kondji
Rond point fontaine lumineuse Colombe de la paix
Carrefour Akossombo
REPONSE : je pense que c'est pour mettre la sécurité à ces points.
QUESTION : que signifie PERSONNALITES :
- Tension
- Buffle isolé
REPONSE : je ne sais pas ce que ces deux éléments signifient »
3.
Habillage de
l’opération
L’enquête a démontré que les opérations militaires
devaient se réaliser sous couvert d’une mutinerie de certains corps d’armée qui
se serait déclenchée pour s’élever
contre les conditions matérielles des militaires jugées indignes et la
précarité de ces derniers
La phase de transition politique avait également été
préparée.
Sur ce point, les communiqués enregistrés sur la clef
USB saisie au domicile de Kpatcha Gnassingbé et les auditions réalisées
laissent apparaître que les conjurés ont hésité entre différentes
configurations institutionnelles avant que le choix de Kpatcha Gnassingbé se
porte sur Atti Abi pour diriger la phase de transition à l’aide d’un
gouvernement de 18 membres dont 4 militaires dont le premier ministre serait
resté inchangé.
a)
Une apparence
de mutinerie
Il ressort des diverses auditions que Kpatcha a pris prétexte
de supposées manifestation de mécontentement au sein des forces armées
togolaises pour donner à son coup de force l’apparence d’une mutinerie.
En effet, entendu le 11 février 2010 par le Juge
d’instruction, Amah Poko reconnaissait qu’on lui avait fait part de la mauvaise
humeur de certains militaires à la suite de la mise ne place d’une assurance
obligatoire :
« Une semaine avant mon interpellation, le
Capitaine GNASSINGBÉ Dadja
m'avait informé que certains militaires boudaient parce qu'ils
avaient constaté sur leur bulletin de paye
une rubrique "assurance" et qu'ils se disaient que tôt ou tard on allait leur prélever un montant à ce
titre alors que le salaire demeure le
même. J'ai donné cette information au commandant AMANA lorsqu'il m'a
posé la question sur une éventuelle
mutinerie au sein des FAT tout en le rassurant que le Capitaine GNASSINGBÉ Dadja aurait déjà rendu
compte au Chef d'Etat Major Général
des FAT. »
Il ne fait donc aucun doute
que Kpatcha a pris prétexte du mécontentement que pouvaient ressentir certains
éléments au sein des forces armées togolaises pour habiller son attentat en
tentative d’opposition à une mutinerie qui aurait éclatée et qu’il convenait de
contrecarrer.
Confronté à Kpatcha Gnassingbé
le 2 septembre 2009 devant le magistrat chargé de l’enquête préliminaire , ATTI
ABI avouait que cette mutinerie n’avait rien de spontané et qu’il s’agissait en
fait d’une des opérations du coup d’Etat qui était destinée à justifier et
maquiller l’action de Kpatcha et ses complices:
« J'ai été reçu par
l'honorable député en présence des sieurs TOWBELLI Kouma et
Esso. L'honorable leur a demandé de me dire le motif de
mon invitation et après hésitation c'est Esso, si j'ai
bonne mémoire qui m'a dit que j'étais choisi pour assurer
la transition du pouvoir.
J'avais constaté que les deux collaborateurs
de l'honorable connaissaient déjà le motif de mon invitation. J'avais demandé à en savoir plus et après que ses
deux collaborateurs se soient retirés, l'honorable
me faisait savoir qu'il y aura une mutinerie en l'absence du Chef de l'Etat. Suite à cette mutinerie, ses éléments
devaient profiter pour prendre le pouvoir et que j'étais le mieux placé pour assurer la transition car, selon ses informateurs, j'ai été préféré
parmi tant d'officiers car je n'étais
pas mêlé dans des histoires de trafic
de drogue ou d'affaires sales. »
Interrogé sur les aveux du Chef d’escadron Atti Abi, Kpatcha ne les
démentait pas mais, afin de minorer sa responsabilité, utilisait la même
stratégie de défense déjà employée à propos des supposées velléités de coup
d’Etat de certains officiers supérieurs auxquelles il n’aurait fait que
s’opposer :
« QUESTION
A Kpatcha : il ressort de la
déclaration du commandant ATTI qu'il y aura au
sein des Forces Armées une mutinerie en
l'absence du chef de l'Etat que suite à cette mutinerie, vos éléments devaient
profiter pour prendre le pouvoir pour lequel le commandant ATTI devait assurer la transition. Décrivez-nous le scénario avant de nous donner in extenso la liste des éléments que vous avez
préparés sans oublier le motif de la
mutinerie ainsi évoquée.
REPONSE
du député Kpatcha: le commandant Atti a dit la vérité. Cependant en ce qui concerne la mutinerie, je ne sais pas comment cela allait se
passer. Mon informateur
BAWA m'a dit qu'il y a certains officiers qui préparaient les soldats à un soulèvement lors du voyage du Chef de l'Etat. J'en avais fait cas au
Président de la République et à Rock.
Je n'ai pas une liste de personnes
sous la main comme vous le dites à vous présenter cependant, au cas où cela arrivait, le colonel Rock devait prendre les choses en main afin que
le commandant ATTI puisse assurer la
transition.»
b)
Mise en
place d’une autorité de transition
Devant le juge d’instruction le 12 avril 2010 le
Chef d’escadron Atti Abi a avoué qu’il avait accepté de participer au coup
d’Etat de Kpatcha Gnassingbé et que ce dernier lui avait demandé d’assurer la
transition politique en raison de son absence d’implication dans le trafic de
drogue.
Selon Atti Abi, le Premier Ministre actuel devait être
reconduit et l'équipe gouvernementale devait être composée de 18 membres dont
04 militaires.
Cependant, les communiqués enregistrés dans la clef
USB saisie au domicile de l’honorable député laissent apparaître différentes
configurations politiques et institutionnelles successives, ce qui démontre que
les conjurés ont envisagé plusieurs options sans que les investigations aient
permis laquelle des solutions aurait dû être mise en place.
c)
Diffusion de
communiqués justifiant l’opération
Dans une première série de communiqués
dénommés « communiqué 01, communiqué 02 et communiqué 03 », il
apparaît que devait être institué un Comité National de Salut et de Réconciliation (CNSR)
qui appelait Kpatcha Gnassingbé à réoccuper les fonctions de Ministre de la
défense dans l’attente de la formation d’un gouvernement de salut public.
Ces communiqués
sont accompagnés d’un projet de proclamation des forces armées togolaises dont
il ressort que les fonctions de Président de la République auraient été
exercées par intérim par le Président de l’Assemblée nationale.
Cependant, à la suite de ces documents figure un
communiqué sans titre à l’issu duquel le gouvernement et l’Assemblée nationale
auraient été dissous et la Constitution
suspendue.
Figurent ensuite une variante du communiqué n°01
intitulé « 196 communiqué N°01 » prévoyant la mise en place d’un
Comité National de Rectification et de Réconciliation ainsi qu’une nouvelle
proclamation des Forces armées togolaises.
La clef USB contient enfin un document intitulé
« COMMUNIQUE N°2 » qui est une déclaration de Kpatcha Gnassingbé dans
laquelle ce dernier déclare avoir suivi « avec
grande surprise mais avec beaucoup d’attention la proclamation ainsi que le
communiqué des Forces Armées Togolaises » l’invitant à prendre la responsabilité du
Ministère de la Défense.
Il s’agit là d’une preuve difficilement contestable
du rôle central joué par Kpatcha Gnassingbé dans l’attentat déjoué, qui vient
contredire la version de ce dernier selon laquelle il aurait seulement tenté de
s’opposer à une mutinerie ou à un coup d’Etat préparé par des officiers
impliqués dans le trafic de drogue.
Eu égard à l’importance de ces documents il est
utile de les reproduire ci-après dans leur intégralité.
« COMMUNIQUE
01
Togolaise, Togolais,
Nous
sommes au bout d'un chemin sans issue même si certains à l'extérieur
s'aventurent à nous dire que tout va bien. D'un autre côté, nous
assistons impuissants à une course à l'enrichissement de nos dirigeants
qui étalent sans vergogne leurs villas luxueuses. Le peuple se
plaint !!! Toutes les couches sociales : salariés du secteur public et privé,
employés de maisons, militaires, gendarmes, policiers, gardiens de
préfectures, les étudiants vont tous venir grossir les rangs des populations,
fragilisées par les effets conjugués de la crise économique et de la mauvaise
gouvernance. Le pouvoir nous dit qu'on est plus libre. Oui c'est vrai
!!! Mais il serait également vrai de dire que la démocratie dont on
nous chante tant les mérites, ne se retrouve pas dans l'assiette du citoyen
togolais. Les ménages font bouillir la marmite sans viande et sans
poisson, en attendant de manquer dans quelques mois de maïs et de
mil. Tous les secteurs susceptibles d'apporter un peu de
ressources aux jeunes et honnêtes citoyens sont sous la coupe réglée d'un
groupuscule de privilégiés.
Comment
peut-on fermer les yeux sur une telle importune qui consiste à
ériger en méthode de gouvernement, l'élaboration et la validation de plans
d'action sans lendemain.
Les
méthodes cavalières de prise de décisions sont suicidaires. L'élection
présidentielle prévue pour 2010 sera sans aucun doute une catastrophe
nationale d'une ampleur supérieure à ce que nous avons connu
en avril 2005. En effet, si l'APG a été un moment de réel répit pour
notre pays, le pouvoir n'a pas voulu donner à l'APG toute sa signification
qui aurait permis au pays de se réconcilier avec lui-même.
Aujourd'hui le pourvoir se lance dans une aventure suicidaire en
tentant une révision précipitée et incontrôlée des listes électorales, et
cherchant à créditer l'idée d'une CENI technique.
Le Togo, qui jadis était une terre de sécurité sans
précédent, est devenu aujourd'hui une grande plaque tournante du trafic
de drogues, où la recherche du gain facile et du blanchiment d'argent touchent
les plus hautes autorités de notre pays. Notre pays est devenu une terre où
coulent des jours paisibles les narcotrafiquants de tous acabits avec la
complicité de certains gouvernants.
Cette intrusion de l'argent sale dans le pays,
fragilise les bases de notre économie déjà éprouvée. C'est pourquoi nous demandons
aux pays amis, ainsi que les organismes internationaux chargés de la répression du trafic de la drogue, de nous
apporter leur soutien afin de démasquer
ces criminels du siècle.
Depuis décembre 2007, les Forces Armées Togolaises n'ont plus d'interlocuteur du fait de la vacance du
Ministère de la Défense et des anciens
combattants ; en flagrante violation de notre constitution. Or, une armée sans chef est en elle-même un véritable
danger pour la nation toute entière.
C'est pourquoi, nous invitons instamment l'ancien
Ministre de la défense à prendre la responsabilité de ce département en
attendant la formation imminente d'un gouvernement de salut public.
Le Comité National de Salut et de Réconciliation (CNSR) invite le Premier Ministre HOUNGBO et tous les membres de
son gouvernement, les Directeurs Généraux et Directeurs Centraux des
Sociétés d'Etat et des Administrations publiques à se présenter IMPERATIVEMENT au palais présidentiel de Lomé II.
Nous nous engageons solennellement à nettoyer le
pays de tous ses pilleurs, à organiser dans un délai à déterminer par
consensus, des élections crédibles, transparentes et sans violences.
Les forces armées Togolaises et les Forces de
Sécurité, dans leur rôle de garantes de la stabilité et de l'intégrité, ne garderons
en aucun cas le pouvoir.
Le Togo a trop souffert de l'amateurisme de ses dirigeants qui ont complètement
perdu le sens de la mesure.
Vive la République. »
« COMMUNIQUE N°2
Togolaise, Togolais,
Nous sommes au bout d'un chemin sans issue même si
certains à l'extérieur s'aventurent à nous dire que tout va bien.
D'un autre côté, nous assistons impuissants à une course à l'enrichissement
de nos dirigeants qui étalent sans vergogne leurs villas luxueuses. Le
peuple se plaint !! ! Toutes les couches sociales, salariés du secteur
public et privé, employés de maisons, militaires, gendarmes,
policiers, gardiens de circonscription, les étudiants vont tous venir grossir
les rangs des populations, fragilisées par les effets conjugués de la crise
économique et de la mauvaise gouvernance. Le pouvoir nous dit qu'on est
plus libre, oui c'est vrai mais il serait également vrai de dire que la démocratie
qu'on nous chante tant les mérites, ne se retrouve pas dans
l'assiette du citoyen togolais. Les ménages font bouillir la marmite sans
viande et sans poisson, en attendant de manquer dans quelques mois de
maïs et de mil.
Comment peut-on fermer les yeux sur une telle
importune qui consiste à ériger en méthode de gouvernement,
l'élaboration et la validation de plans d'action sans lendemain.
Le Togo, qui jadis était un terre de sécurité sans précédent, est devenu aujourd'hui une grande plaque tournante de la
drogue, où la recherche du gain
facile et du blanchiment d'argent touchent les plus hautes autorités de notre
pays.
Les méthodes cavalières de prise de décisions sont
suicidaires. L'élection présidentielle prévue pour 2010 sera sans aucun doute une
catastrophe nationale d'une ampleur supérieure à ce que nous avons connu en
avril 2005. En effet, si l'APG a été un
moment de réel répit pour notre pays, le pouvoir n'a pas voulu donner à l'APG toute sa signification qui aurait permis
au pays de se réconcilier avec lui-même. Aujourd'hui le pourvoir se lance dans une aventure suicidaire en tentant
une révision précipitée et incontrôlée
des listes électorales, et cherchant à créditer l'idée d'une CENI technique.
Le Togo a trop souffert de l'amateurisme de ses dirigeants
qui ont complètement perdu le sens de la
mesure.
Vive la République. »
« COMMUNIQUE N°3
Togolaises,
Togolais
Les
Forces Armées Togolaises vous parlent
Ceci
n'est qu'une rectification, elle n'est dirigée contre personne!!!
Les
forces armées Togolaises et les Forces de Sécurité, dans leur rôle de garantes de la stabilité
et de l'intégrité, ne garderons en aucun cas le pouvoir.
Les
Forces Armées Togolaises invitent tous les partis politiques, les associations
et la société civile, dans un sursaut de consensus national et de
patriotisme, à apporter leur contribution à cette rectification nationale.
Officiers
Généraux, Officiers Supérieurs et Subalternes, Sous-Officiers,
Hommes du Rang, dans l'intérêt supérieur de la Nation et pour la
stabilité du pays, gardons notre discipline et notre sens de responsabilité.
Ce message concerne toutes les garnisons du TOGO.
La
paix comme vous le savez est indispensable pour notre cher pays le TOGO.
Les
Forces Armées Togolaises demande à tous et à chacun d'éviter la chasse
aux sorcières et les règlements de compte.
Que Dieu bénisse
notre cher pays le TOGO. »
PROCLAMATION DES FORCES ARMEES
TOGOLAISES EN DATE DU
Togolaises, Togolais
Les Forces Armées Togolaises vous parlent
-
Considérant que le 5 février 2005
disparaissait le Père de la Nation,
-
Considérant les risques réels
d'affrontement pouvant compromettre l'unité nationale,
-
Considérant que le Président de
l'Assemblée Nationale étant absent du pays, le pays s'est retrouvé en
ce moment précis sans direction politique. Dans ces circonstances,
les FAT ont pris
leurs responsabilités en confiant le pouvoir à F.E.G, en vue de combler le vide politique temporaire ; les
togolais ont encore en mémoire le cours précipité et inattendu des
événements,
-
Considérant que sur insistance de la
communauté internationale, la situation s'était relativement
normalisée permettant l'organisation d'élections présidentielles pluralistes
le 25 avril 2005,
-
Considérant que ces élections ont été
marquées par des actes de violences,
-
Considérant que les engagements pris par
le président élu, notamment la réconciliation nationale, le redressement économique du pays, la prise en compte des
détresses de la population restent
lettre morte, Considérant que le
désordre s'est installé à tous les niveaux de la vie publique. La gabegie s'est instaurée comme système de gouvernance et la dilapidation des fonds de
l'Etat se fait sentir au jour le jour
dans un système où le copinage est force de loi,
-
Considérant que notre pays le Togo est
devenu une terre sans autorité visible, les citoyens livrés à eux-mêmes,
occasionnant un désordre qui préfigure une explosion prochaine,
-
Considérant que l'Accord Politique
global qui demeure notre feuille de route pour sortir
définitivement de la crise va à l'évidence dans l'impasse dans la
mesure où la 2ème phase —qui en passant est la phase la plus importante — qui
doit commencer après les élections
législatives et qui doit se dérouler dans un esprit de consensus général
a démarré sous de mauvaises augures,
-
Considérant que les tensions, la
méfiance entre les partis politiques, loin de s'estomper à l'issue
des élections législatives, prennent au contraire de l'ampleur au point
que malgré diverses tractations les principaux partis de l'opposition
refusent de rentrer dans le nouveau Gouvernement,
-
Considérant qu'à l'évidence après les
élections législatives du 14 octobre 2007 notre pays est
malheureusement divisé en deux mettant ainsi en péril l'unité de
la Nation,
-
Considérant qu'avec ces divisions il y a danger à la demeure si on ne fait pas participer les deux entités aux
affaires de l'Etat et que de facto
on va vers le choc entre les deux entités,
-
Considérant enfin qu'il y a aujourd'hui
un blocage qui se profile de par la mauvaise foi du gouvernement,
Estimant la situation grave et dans le but de
défendre l'intégrité de la Nation Togolaise, l'union des fils et
filles du Togo, l'unité du pays ainsi que la protection des
personnes et des biens,
Nous,
Forces Armées Togolaises,
DECIDONS
CE QUI SUIT :
1-
L'Armée Nationale Togolaise, votre
Armée, colonne vertébrale de toute la Nation, dernier rempart
contre l'anarchie, le chaos, mais aussi garante de la stabilité, de
l'intégrité et du développement socio-politique, ne pouvant pas rester
indifférente au drame qui se profile à l'horizon, a décidé de prendre
ses responsabilités comme elle a eu à le faire par le passé
pour préserver les intérêts supérieurs de la Nation et sauver
les fils et filles du chaos.
2-
La Constitution est maintenue
3-
L'Assemblée Nationale issue des
élections libres, transparentes et sans violence du 14 octobre 2007
demeurera en place et assumera toutes les prérogatives que lui confère notre acte fondamental.
4-
Cette Assemblée Nationale doit être le
creuset où les partis politiques qui y siègent doivent être représentés
au niveau de sa direction afin que les débats se déroulent sans exclusive
dans un esprit de concorde nationale et de consensus.
5-
Le Président de l'Assemblée Nationale assumera les fonctions de Chef de l'Etat jusqu'aux prochaines élections
présidentielles. Le Chef de l'Etat
devra se mettre au dessus des intérêts particuliers et se consacrer
totalement à la mission qui lui est assignée
dans l'intérêt supérieur du peuple togolais tout entier. Demandons à cet
effet à tous les togolais de lui apporter leur soutien et concours afin que cesse le règne de l'improvisation, de l'indifférence et de l'arrogance, de la
suffisance et de l'arbitraire.
6-
Un Premier Ministre de consensus sera
désigné pour diriger un gouvernement d'union nationale où tous
les acteurs de la vie politique du Togo seront représentés.
7- Ce Gouvernement aura pour tâches de :
·
mettre en œuvre la 2ème phase de l'Accord Politique Globale
qui consiste à faire des réformes institutionnelles et constitutionnelles
·
redresser l'économie de notre pays
·
redonner confiance aux laborieuses
populations de nos villes et de nos campagnes et de nos hameaux
reculés
·
traduire dans les faits la bonne
gouvernance, la transparence et la bonne gestion des affaires de l'Etat
·
raffermir nos relations de coopération et
de bon voisinage avec tous les pays.
8- Les frontières aériennes,
terrestres et maritimes sont fermées jusqu'à
nouvel ordre. En conséquence, décrétons le couvre-feu de 21h à 5h du matin.
9- Nous
invitons tous à garder le calme et à faire confiance à votre Armée
qui reste une Armée Républicaine. Notre mission est d'appuyer
l'œuvre de rectification. Tous les togolais qui se trouverons
encore à l'étranger sont invités à regagner leur terre natale en toute liberté
sans aucune inquiétude.
10-
Réaffirmons l'attachement de la Nation
Togolaise à la charte des Nations Unies, à celle de l'Union Africaine et
à la CENSAD, ainsi que l'appartenance irréversible du Togo à la CEDEAO
et au Conseil de l'Entente, zone économique d'excellence. Tous les traités
et accords internationaux conclus par le Togo jusqu'à ce jour seront respectés.
Demandons à tous les étrangers installés au Togo de garder leur
neutralité absolue. La sécurité de tous est garantie.
Chers compatriotes, seuls notre travail, notre patriotisme
et notre commune détermination feront de notre pays l'or de
l'humanité.
Notre responsabilité est de procéder à la rectification avant
qu'il ne soit trop tard. Cette œuvre de
rectification n'est dirigée contre personne
et n'acceptera pas des règlements de compte. En retour, la rectification s'oppose fermement à toute tentative
visant à créer des troubles et à pousser notre pays dans l'abîme, le chaos et
l'anarchie.
Nous réaffirmons notre adhésion franche
à l'Accord Politique Global de Lomé qui doit être redynamisé avec
le concours du médiateur dont l'intégrité mérite l'hommage de tous.
Que Dieu bénisse
notre cher pays le TOGO que nous chérissons tous
Vive la République
Togolaise
Document sans titre
« La situation qui prévaut
dans notre pays depuis le 5 février 2005 n'a
cessé de se dégrader au fil des années. Nous sommes au bout d'un chemin sans issue même si certains à
l'extérieur s'aventurent à nous dire que tout va
bien. Mais quel togolais peut ignorer la
brusque montée de la misère dans notre pays, misère qui se
lit sur les visages de nos compatriotes des villes et des campagnes. D'un autre côté, nous assistons
impuissants à une course à l'enrichissement de
nos dirigeants qui étalent sans vergogne leurs
villas luxueuses acquises en moins de quatre ans.
La corruption qui a gagné le sommet de l'Etat est devenue le sport favori de nos dirigeants qui n'hésitent
plus à monter sur le ring pour l'attribution
frauduleuse des marchés publics. Toutes les
couches sociales, salariés du secteur public et privé,
employés de maisons, militaires, gendarmes, policiers,
gardiens de circonscription, les étudiants vont tous venir grossir les rangs des populations, fragilisées par
les effets conjugués de la crise économique et de la mauvaise gouvernance. Toutes ces couches sociales, comme
les masses rurales ont tout perdu en
moins de cinq ans. Le pouvoir nous dit
qu'on est plus libre, oui c'est vrai mais il serait également vrai de dire que la démocratie qu'on nous chante
tant les mérites, ne se retrouve pas
dans l'assiette du citoyen togolais. Les
ménages font bouillir la marmite sans viande et sans poisson, en attendant de manquer dans quelques
mois de maïs et de mil.
Comment peut-on fermer les yeux
sur une telle importune qui consiste à ériger
en méthode de gouvernement, l'élaboration et la validation de plans d'action
sans lendemain. Pendant ce temps, les
autorités pillent les maigres ressources nationales (recettes douanières, impôts, phosphates etc.).
L'élection présidentielle prévue pour 2010 sera sans
aucun doute une catastrophe nationale d'une ampleur supérieure
à ce que nous avons connu en avril 2005. En effet, si l'APG a été un
moment de réel répit pour notre pays, le pouvoir n'a pas voulu donner à l'APG toute
sa signification qui aurait permis au pays
de se réconcilier avec lui-même. Aujourd'hui le pourvoir se lance dans
une aventure suicidaire en tentant une révision
précipitée et incontrôlée des listes électorales, et cherchant à créditer l'idée d'une CENI technique.
Le Togo a trop souffert de
l'amateurisme de ses dirigeants qui ont complètement perdu le sens de la mesure.
Au
regard de tout ce qui précède nous décidons :
1- Il est mis fin aux fonctions
de Monsieur................................................................
2-
Le Gouvernement est dissout ;
3-
L'Assemblée Nationale est dissoute ;
4-
La Constitution est suspendue ;
5-
Il sera mis en place dans quelques
heures un Conseil de Salut National chargé de conduire une transition
vers d'autres élections libres, démocratiques et ouvertes à tous ; Toute manifestation sur la voie publique est
interdite ;
6-
Un couvre-feu de 20 H à 5 H du matin est
mis en place.
La parole sera donnée en temps opportun au peuple et
aux partis politiques animateurs légitimes de la vie politique.
Vive la République »
« 196COMMUNIQUE N° 01
Togolaise, Togolais,
Nous sommes au bout d'un chemin
sans issue même si certains à l'extérieur
s'aventurent à nous dire que tout va bien. D'un autre côté, nous assistons impuissants à une course à
l'enrichissement de nos dirigeants qui étalent
sans vergogne leurs villas luxueuses. Le peuple se
plaint !!! Toutes les couches sociales, salariés du secteur public et privé, employés de maisons, militaires, gendarmes, policiers, gardiens de circonscription, les
étudiants vont tous venir grossir les rangs
des populations, fragilisées par les effets
conjugués de la crise économique et de la mauvaise gouvernance. Le
pouvoir nous dit qu'on est plus libre, oui c'est vrai mais il
serait également vrai de dire que la démocratie qu'on nous chante tant les mérites, ne se retrouve pas dans
l'assiette du citoyen togolais. Les ménages font
bouillir la marmite sans viande et sans poisson, en attendant
de manquer dans quelques mois de maïs et de mil.
Comment peut-on fermer les yeux
sur une telle importune qui consiste à ériger en
méthode de gouvernement, l'élaboration et la validation de
plans d'action sans lendemain.
Le Togo, qui jadis était une
terre de sécurité sans précédent, est devenu
aujourd'hui une grande plaque tournante de la drogue, où la recherche du gain facile et du blanchiment d'argent
touchent les plus hautes autorités de notre pays.
Notre pays est devenu une terre où coulent des
jours paisibles, les narcotrafiquants de tous les acabits
Cette intrusion de l'argent
sale dans le pays, fragilise les bases de notre
économie déjà éprouvée.
Les méthodes cavalières de prise de décisions sont
suicidaires. L'élection
présidentielle prévue pour 2010 sera sans aucun doute une catastrophe nationale d'une ampleur supérieure à ce que nous avons
connu en avril 2005. En effet, si l'APG a été un moment de réel répit pour notre pays, le pouvoir n'a pas
voulu donner à l'APG toute sa
signification qui aurait permis au pays de se réconcilier avec lui-même. Aujourd'hui le pourvoir se lance dans une aventure suicidaire en tentant une révision
précipitée et incontrôlée des listes
électorales, et cherchant à créditer l'idée d'une CENI technique.
Depuis décembre 2007, les Forces Armées Togolaises n'ont plus d'interlocuteur du fait de la vacance du Ministère
de la Défense et des anciens
combattants ; en flagrante violation de notre constitution.
C'est pourquoi, nous invitons instamment l'ancien Ministre de la défense à prendre la responsabilité de ce
département en attendant la formation
imminente d'un gouvernement de consensus.
Nous invitons le Premier Ministre et tous les membres
de son gouvernement, les Directeurs Généraux et Directeurs
Centraux des Sociétés d'Etat et des Administrations publiques à se
présenter IMPERATIVEMENT au quartier général du Comité
National de Rectification
et de Réconciliation (CNRR) sis dans l'enceinte du Ministère de la Défense à. la cité OUA ; ceci dans les plus brefs délais.
Les forces armées Togolaises et les Forces de Sécurité, dans leur rôle de garantes de la stabilité et de l'intégrité,
ne garderons en aucun cas le pouvoir.
Le Togo a trop souffert de l'amateurisme de ses
dirigeants qui ont complètement perdu le sens de la mesure.
Vive la République »
COMMUNIQUE N° 01
PROCLAMATION DES FORCES ARMEES
TOGOLAISES EN DATE DU
Togolaises, Togolais
Les Forces Armées Togolaises vous parlent
Considérant
que le 5 février 2005 disparaissait le Père de la Nation
; les risques réels d'affrontement pouvant compromettre l'unité nationale et
l'absence du Président de l'Assemblée Nationale dans le pays en ce
moment précis, les FAT ont pris leurs responsabilités en confiant le
pouvoir à F.E.G
Considérant que les
élections présidentielles pluralistes organisées
le 24 avril 2005 sur insistance de la communauté internationale ont été marquées par des actes de violences,
Considérant
le non respect des engagements pris par le président élu, la dilapidation
des fonds de l'Etat notamment la réconciliation nationale, le
redressement économique du pays, la prise en compte des détresses de la
population restent lettre morte,
Considérant
que le désordre s'est installé à tous les niveaux de la vie
publique. La gabegie s'est instaurée comme système de gouvernante
et se fait sentir au jour le jour,
Considérant que notre pays le Togo est devenu une
terre sans autorité visible, les citoyens livrés à eux-mêmes,
occasionnant un désordre qui préfigure une explosion prochaine,
Considérant que l'Accord
Politique global qui demeure notre feuille
de route pour sortir définitivement de la crise va à l'évidence dans l'impasse dans la Mesure où la 2ème
phase —qui en passant est la phase la plus importante — qui doit commencer après les élections législatives et qui
doit se dérouler dans un esprit de consensus général a démarré sous de mauvaises augures,
Considérant que les tensions, la méfiance entre les partis politiques, loin de s'estomper à l'issue des
élections législatives, prennent au
contraire de l'ampleur au point que malgré
diverses tractations les principaux partis de l'opposition refusent de rentrer au Gouvernement,
Considérant enfin qu'il y a aujourd'hui un blocage
perceptible par la mauvaise foi du gouvernement,
Estimant la situation grave et dans le but de
défendre l'intégrité de la Nation Togolaise, l'union des filles
et fils du Togo, l'unité du pays ainsi que la protection des
personnes et des biens,
Nous, Forces Armées Togolaises, DECIDONS
CE QUI SUIT :
1- L'Armée
Nationale Togolaise, votre Armée, colonne vertébrale de toute la Nation,
dernier rempart contre l'anarchie, le chaos, mais aussi garante de la
stabilité, de l'intégrité et du développement socio-politique, ne
pouvant pas rester indifférente au drame qui se profile à l'horizon, a
décidé de prendre ses responsabilités comme elle a eu à le faire par le passé
pour préserver les intérêts supérieurs de la Nation et sauver
les filles et fils du chaos.
2- La
Constitution est maintenue.
3- L'Assemblée
Nationale issue des élections libres, transparentes et
sans violence du 14 octobre 2007 demeurera en place. Il y sera formé
un nouveau bureau.
4- Cette
Assemblée Nationale doit être le creuset où les partis politiques
qui y siègent doivent être représentés au niveau de sa
direction afin que les débats se déroulent sans
exclusive dans un esprit de concorde nationale et de consensus.
5-
Une personnalité sera désignée dans les
toutes prochaines heures pour assumer les fonctions de Chef de
l'Etat jusqu'aux prochaines élections présidentielles. Le Chef de
l'Etat devra se mettre au dessus des intérêts particuliers et se
consacrer totalement à la mission qui lui est assignée dans
l'intérêt supérieur du peuple togolais tout entier. Demandons à
cet effet à tous les togolais de lui apporter leur soutien et
concours afin que cesse le règne de l'improvisation, de l'indifférence
et de l'arrogance, de la suffisance et de l'arbitraire.
6-
Un Premier Ministre de consensus sera
désigné pour diriger un gouvernement d'union nationale où tous les acteurs de la vie politique du Togo seront représentés.
7- Ce Gouvernement aura pour tâches de :
·
mettre en oeuvre la 2ème phase de l'Accord Politique Globale
qui consiste à faire des réformes institutionnelles et constitutionnelles
·
redresser l'économie de notre pays
·
redonner confiance aux laborieuses
populations de nos villes et de nos campagnes et de nos hameaux reculés
·
traduire dans les faits la bonne
gouvernance, la transparence et la bonne gestion des affaires de l'Etat
·
raffermir nos relations de coopération
et de bon voisinage avec tous les pays.
8- Les frontières aériennes,
terrestres et maritimes sont fermées jusqu'à
nouvel ordre. En conséquence, décrétons le couvre-feu de 21h à 5h du matin.
9- Nous
invitons tous à garder le calme et à faire confiance à votre Armée
qui reste une Armée Républicaine. Notre mission est d'appuyer
l' œuvre de rectification. Tous les togolais qui se trouverons
encore à l'étranger sont invités à regagner leur terre natale en toute liberté
sans aucune inquiétude.
10-
Réaffirmons l'attachement de la Nation
Togolaise à la charte des Nations Unies, à celle de l'Union Africaine
et à la CENSAD, ainsi que l'appartenance irréversible du Togo à la
CEDEAO et au Conseil de l'Entente, zone économique d'excellence.
Tous les traités et accords internationaux conclus par le Togo
jusqu'à ce jour seront respectés. Demandons à tous les étrangers installés au Togo
de garder leur neutralité absolue. La sécurité
de tous est garantie.
Chers compatriotes, seuls notre travail, notre
patriotisme et notre commune détermination feront de notre pays l'or de
l'humanité.
Notre responsabilité est de procéder à la
rectification avant qu'il ne soit trop tard. Cette œuvre de
rectification n'est dirigée contre personne et n'acceptera pas des
règlements de compte. En retour, la rectification s'oppose fermement à toute tentative
visant à créer des troubles et à pousser notre pays dans l'abîme, le chaos
et l'anarchie.
Nous réaffirmons notre adhésion
franche à l'Accord Politique Global de Lomé qui doit être redynamisé
avec le concours du médiateur dont l'intégrité mérite l'hommage de tous.
Que Dieu bénisse notre cher pays
le TOGO que nous chérissons tous. »
« COMMUNIQUE N°
02
Chers compatriotes,
Je viens de suivre avec grande surprise mais avec
beaucoup d'attention, la proclamation ainsi que le communiqué des
Forces Armées Togolaises.
J'apprécie le calme et la discipline qui ont régné
et invite par la même occasion toutes les Togolaises et tous les Togolais,
qu'ils soient militaires ou civiles à plus de retenue.
J'invite tous les partis politiques, les
associations et la société civile, dans un sursaut de consensus national et
de patriotisme, à apporter leur contribution à ce processus de
réconciliation nationale.
Officiers Généraux, Officiers Supérieurs et
Subalternes, Sous-Officiers, Hommes du Rang, dans l'intérêt supérieur
de la Nation et pour la stabilité du pays, gardez notre discipline et
votre sens de responsabilité. Ce message concerne toutes les garnisons
du TOGO.
Dissipez de vos rangs, ces sentiments de suspicion
et de méfiance qui risquent de gangrener notre armée.
La paix comme vous le savez est indispensable pour
notre cher pays le TOGO, vous en êtes les principaux artisans ;
faisons en sorte qu'elle soit préservée.
Je demande à tous et à chacun d'éviter la chasse aux
sorcières et les règlements de compte.
Que Dieu bénisse notre cher pays
le TOGO.
Kpatcha GNASSINGBÉ »
III.
La mise en
échec de la tentative et la rébellion
2).
L’attentat
déjoué grâce à des renseignements étrangers
Depuis l’année 2007, des informations relatives à une
atteinte contre la sûreté de l'Etat étaient
portées à la connaissance des services de sécurité.
A la veille du déplacement du Chef de
l’Etat en Chine au mois d’avril 2009, lesdites informations ont été confirmées
par des renseignements d’Etats étrangers faisant état de l'imminence et de la
gravité de la menace.
C'est ainsi que le dimanche 12 avril
2009, sur réquisition du Parquet, une équipe de gendarmes chargée d'auditionner
les nommés GNASSINGBÉ Kabissa Essozimna, TOWBELI Kouma et
AGNAM Mazabalo s'est transportée au domicile de l'honorable Député Kpatcha où
résidaient ces personnes.
2).
Le refus de
déférer à la justice et la rébellion armée
Contre toute attente, les gendarmes se
sont heurtés à l'opposition de nombreux hommes en arme au service de
l’honorable député. Les éléments des Forces armées venus en appui aux
gendarmes, ont essuyé des tirs nourris et plus de deux heures et demi de combat
leur ont été nécessaire pour venir à bout de cette résistance armée.
A l'issue de cette fusillade les sergents des Forces
armées togolaises KIFALANG Tchaa et ZONDOKPO ont trouvé la mort et
plusieurs militaires ont été blessés.
Très rapidement après l’affrontement, l’honorable député
trouva refuge auprès d’éléments qui lui étaient favorables, obligeant ainsi les
forces de sécurité togolaises à déployer d’importants moyens afin de le
localiser et de l’interpeller, ce qui fut fait le 14 avril 2009 tôt dans la
matinée alors que Kpatcha Gnassingbé venait de se voir refuser l’asile par
l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique.
CONCLUSION
Il convient de préciser que
Kpatcha Gnassingbé a été interpellé dans le cadre d’une procédure pour crime
flagrant et que compte tenu de sa qualité de Député au moment des faits, le
Procureur de la République a dument informé le Président de l’Assemblée
nationale de l’existence de cette procédure par courrier du 14 avril 2009. Le
Bureau de l’Assemblée nationale s’est alors immédiatement réuni et a constaté que
les conditions d’application des article 53 alinéa 3 de la Constitution et 129
de son règlement intérieur étaient réunies.
Il ressort de l'enquête que le député Kpatcha GNASSINGBÉ dès 2005, date de l'élection de Faure GNASSINGBÉ à la tête de
l'Etat, a nourri l'ambition de prendre le pouvoir par la force
des armes.
Il s’est, dans cette perspective, employé à
rallier à sa cause certains membres de la famille GNASSINGBÉ et à les éloigner du Président de la République en les convaincant de son
manque d’intérêt et de considération. Ces manipulations se sont traduites par
des mensonges et des calomnies sur des thèmes aussi variés et sensibles que l'héritage familial, les
problèmes financiers ou la gestion des affaires de l'Etat sur lesquelles Kpatcha semblent
revendiquer un droit de regard naturel.
Parallèlement, fort des fonctions de Ministre de la défense qu’il a
occupé de 2005 à 2007, Kpatcha s’est
attaché à gagner l'amitié et l'estime de certains officiers, sous officiers et hommes de rang, sans oublier certaines personnalités civiles, au moyen d'intéressements financiers très importants.
Il a également profité de ses attributions
ministérielles pour détourner des équipements et matériels militaires
appartenant ou destinées aux Forces armées togolaises.
A travers une extrême « générosité », il a réussi à s’assurer la participation et le concours
des complices qu’il avait identifiés.
Au
plan international, il a cru pouvoir obtenir l'adhésion de certaines puissances
étrangères à son projet.
Le voyage projeté du Chef de l'Etat en Chine devait être l’occasion de passer à l'acte.
Confronté aux déclarations de GNASSINGBÉ Essozimna dit Esso, et du commandant ATTI
Abi, Kpatcha Gnassingbé a été contraint d’avouer et reconnaître son entreprise
criminelle tout
en estimant avoir subi des pressions de la part de certaines personnes dont le général TIDJANI
Assani pour
faire un coup d'état.
Les actes de l’intéressé et les moyens financiers, humains et matériels mis en œuvre
démontrent clairement que la tentative
de coup d’Etat procédait uniquement de son ambition personnelle et de sa
volonté de protéger ses intérêts.
La phase de transition qui aurait dû s’ouvrir après l’attentat, dont il
avait confié la direction au Chef d’escadron Atti Abi, n’était pour lui qu’une
étape avant d’accéder à la Présidence de la République puisqu'il apparaît évident que le but de
cette période était de créer les conditions devant lui permettre d’accéder
« légitimement » au sommet de l’Etat.
Bien
que les auditions ont révélé que l’élimination du Chef de l’Etat et de
certaines personnes avaient été planifiées, Kpatcha Gnassingbé s’est borné à
reconnaître que le Président de la République aurait dû être neutralisé selon
les plans enregistrés sur la clef USB saisie à son domicile et dont il impute
la paternité au Général Tidjani.
Kpatcha a tenté de minorer et de justifier son implication dans cette
tentative d'atteinte à la sureté de l'Etat en prétendant qu’il projetait de s’opposer à
une mutinerie et à un coup d’Etat qu’auraient fomenté des officiers supérieurs
impliqués dans le trafic de drogue.
Cependant
le projet de communiqué émanant de sa personne dans lequel il feint de
s’étonner des évènements qu’il a organisé démontre sa froide préméditation et
contredit l’argument selon lequel il aurait tenté de s’opposer à des projets de
renversement du pouvoir.
En définitive, il a reconnu les faits et demandé l'indulgence du Président de la République
et de la justice.
A quoi servent les services de renseignements togolais si c'est les services étrangers qui doivent nous renseigner. Autant les dissoudre.
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