vendredi 23 août 2013

OPPOSITION : DES CHEFS SANS TROUPES ?

OPPOSITION : DES CHEFS SANS TROUPES Djimon ORE, député UFC d’Est-Mono « C’est idiot de se réjouir d’être premier des derniers » vendredi 23 août 2013, par Alphonse ken La question du statut de chef de l’opposition divise l’opposition. L’UFC, Djimon Oré, ministre de la communication, dénigre ses-ex camarades de l’ANC, qui revendiquent ce statut de chef de l’opposition. Malgré la Bérézina électorale de l’UFC, pour M. Oré, les priorités de l’UFC n’ont pas changé d’un iota : le partenariat avec UNIR à l’Assemblée et au gouvernement. Vous êtes le 3ème vice-président de l’Union des Forces du Changement, et êtes élu député de l’Est-Mono. Vous êtes d’ailleurs l’un des plus jeunes députés de l’actuelle Assemblée nationale qui vient de prendre fonction. Avec votre nouveau score, trois députés à l’assemblée, comment l’UFC compte s’affirmer dans la nouvelle législature ? Merci. L’UFC se félicite de la mise en place de la nouvelle assemblée nationale. Le processus qui a conduit à cela, était un processus difficile et compliqué. Notre parti, l’UFC se félicite, d’autant plus qu’il a énormément et efficacement contribué à cela. Et nous pouvons affirmer avec fierté aujourd’hui que, l’UFC est le seul parti de l’opposition qui a pu obtenir le nombre de sièges que nous avons aujourd’hui de la part du pouvoir en place. Maintenant par rapport aux 91 sièges, l’UFC n’a que trois députés. Ce n’est pas grave. Une partie du peuple togolais ne nous a pas compris. Mais nous remercions le peuple togolais parce qu’une partie de ce même peuple nous a accordé son suffrage, et nous en sommes reconnaissants. L’UFC n’a jamais trahi et ne trahira jamais. L’UFC va poursuivre avec fierté la lutte au sein de l’hémicycle, pour que le consensus minimal se réalise autour de la réconciliation nationale, autour de la paix et autour du développement économique de notre pays. Et l’UFC se battra en toute indépendance, sans complexité aucune. Serait-ce donc là, les orientations de l’UFC à l’assemblée ? Voilà les orientations claires du parti à l’assemblée nationale. L’UFC se battra en toute indépendance. Sans assimilation. Voila, l’UFC est un grand parti. Les résultats actuels ne sont que les accidents de parcours. Et nous ne pouvons pas nous complexer pour cela. Ce qui veut dire, vous êtes sûr qu’au niveau de votre parti que tout va pouvoir se relancer, et vous réaffirmer autrement ? Je crois que la voie de l’UFC est la meilleure pour sauver notre pays parce qu’elle tranche avec l’absolutisme d’un côté et le radicalisme aveugle de l’autre. Et c’est pourquoi, convaincu de cela, nous allons avancer courageusement, et nous aurons raison sur toutes les positions qui sont connues aujourd’hui. L’UFC est serein par rapport à son avenir politique et par rapport à l’avenir de ce pays. Vous avez dit tout à l’heure, Monsieur le Ministre, que vous n’avez pas été compris, que c’est un accident de parcours, mais vous dites que vous allez poursuivre dans la même dynamique. Et s’il advenait que vous n’êtes pas autant compris comme vous le souhaitez, et que le parti chute complètement, qu’allez-vous devenir ? Le parti ne va pas chuter totalement. Je tiens également à dire quelque chose. Les résultats obtenus par certains qui se la jouent avec dédain, c’est qu’ils ont utilisé des moyens et des voies peu démocratiques, pour ne pas dire anti-démocratiques, pour parvenir à ces résultats. De qui parlez-vous ? Je parle de tout le monde. Nous n’épargnons personne. Et donc, l’UFC n’a rien à se reprocher, l’UFC a participé à ce processus en toute honnêteté. Du début jusqu’à la fin. Et donc, l’UFC va se relever et va se consolider d’avantage. On n’a pas à assimiler l’UFC avec les positions maximalistes et surréalistes ! Vous aviez, avant les législatives, Monsieur Oré, au niveau du parti, soutenu que la nouvelle Assemblée doit être considérée comme une assemblée constituante, et c’était même ce que vous aviez dit pendant toute la campagne. Est-ce que vous allez vous battre pour cela ? Est-ce que vous êtes toujours dans la même dynamique ? Nous sommes toujours dans la même dynamique. Il n’y a rien à faire si la présente Assemblée nationale ne peut pas se muer en assemblée constituante, c’est-à-dire que le débat quitte la rue pour l’hémicycle, car ici toutes les forces sont représentées pour qu’on puisse débattre sereinement de l’avenir de ce pays par rapport aux réformes constitutionnelles et institutionnelles qui s’imposent. En faisant cette proposition à l’époque, le président national de votre parti, avait l’option de voir l’opposition gagner le grand nombre de sièges pour pouvoir gouverner. Aujourd’hui c’est plutôt l’UNIR qui a le plus grand nombre de sièges. Est-ce que vous n’allez pas vous confronter à la loi du plus fort ? La loi du plus fort, non. Aujourd’hui, notre pays est dans une situation telle qu’aucun parti à lui seul ne peut se prévaloir d’avoir la capacité de régler les problèmes de la nation. Cela est illusoire. C’est irréaliste, c’est utopique. Et donc, on a besoin de toutes les forces. Vous savez, il ne faut pas s’en tenir seulement aux chiffres arithmétiques pour pouvoir parler des forces en présence. Il y a également des suffrages exprimés. Et au-delà de ça, il y a des suffrages non exprimés ! Il y a des abstentionnistes ! Il faut en tenir compte. Et tout ça là, c’est les Togolais qui sont au rendez-vous. Et tout peut changer d’un jour à l’autre. Alors, le président national de l’UFC parlait de la majorité pour l’opposition. Heureusement qu’il n’a jamais parlé de la majorité seulement pour l’UFC. Aujourd’hui nous constatons que certains sont contents, parce qu’ils sont premiers des derniers, ou bien des recalés. C’est absurde ! C’est incongru, c’est idiot de la part d’une partie de l’opposition et je pèse bien mes mots. C’est idiot de dire aujourd’hui que l’on a un nombre de députés supérieur à l’UFC, on s’en réjouit, un point, un trait. Ce n’est pas ça la conviction pour un parti politique de l’opposition démocratique qui cherche l’avenir de ce pays. Votre présence dans l’opposition n’avait pas été du tout acceptée par les uns et les autres, vous les savez, jusqu’à la dernière élection. Dans la logique déjà d’une prochaine élection, et même de la présidentielle, seriez-vous à l’UFC, prêt à vous joindre aux autres ou former un grand bloc de l’opposition ? Pourquoi nous joindre aux autres ? Pourquoi les autres ne devraient pas se joindre à nous ? Nous sommes en politique. Je dis que ces résultats, ce ne sont que des accidents de parcours. Cela n’a rien à voir avec la réalité de demain. Mais vous êtes d’accord quand même que l’opposition doit s’unir ? Ce n’est pas un problème pour l’UFC. Car, dans un passé récent, l’UFC n’a pas été considéré comme un parti de l’opposition. Aujourd’hui, les mêmes considèrent que les suffrages obtenus par l’UFC sont comptables dans le compte de l’opposition. Vous voyez qu’il y a une contradiction énorme. Qui trompe qui ? Ca, c’est la politique politicienne. Nous devons trancher avec cela, et faire de la politique réaliste. L’UFC est un parti de l’opposition en toute indépendance, sauf que l’UFC a choisi le dialogue au sein du gouvernement, au débat dans la rue. Mais, on nous a dit, l’UFC était un parti au pouvoir parce que justement, en l’étiquetant comme telle, on voudrait le dénigrer, on voudrait que, en tant que parti, il perde son audience. Ce qui est faux. C’est pourquoi l’UFC en toute indépendance agira pour que tout aille dans le meilleur du possible pour l’intérêt général, et non pour l’intérêt partisan. A ce niveau, est-ce que vous continuerez dans l’ancienne logique ? Continuer par collaborer avec le parti au pouvoir et rester dans l’opposition comme vous l’avez toujours dit ? Collaborer, non ! Nous ne parlons pas de collaboration, nous parlons de partenariat. Car, le terme de collaboration est tellement péjorative. Nous ne trouvons pas cela comme anormale. Vous prenez le Zimbabwe comme exemple. Le principale parti de l’opposition de Morgan Tsvangerai a participé au gouvernement jusqu’aux élections passées. Ça n’a rien à voir avec une trahison quelconque. L’UFC ne considère donc pas que sa participation à l’action gouvernementale soit une forme de trahison. Par conséquent, nous pouvons participer à l’action gouvernementale, tout en maintenant l’opposition au sein de l’opposition. La preuve, je viens de vous donner un exemple. Le recensement général de la population et de l’habitat a été obtenu grâce à notre accord. Et est-ce que tout le monde ne s’en sert pas aujourd’hui comme résultat. Le nombre de députés au parlement, c’est l’UFC qui a pu arracher cela. Alors pourquoi ne dit-on pas que l’UFC en ce temps là, l’a trahi. L’UFC n’a jamais trahi et ne trahira pas. Donc c’est le compromis. Et on a besoin du compromis pour faire avancer notre pays. Est-ce que vous allez siéger à l’assemblée ou vous allez garder votre manteau de ministre et laisser votre suppléant siéger ? L’essentiel, c’est que, nous nous sommes battus, et une partie de la population togolaise nous a fait confiance. Et je parle en tant qu’un élu du peuple. Nous avons une certaine légitimité. C’est ce que nous recherchons. Et par rapport à ma base, je ne renoncerai jamais. Cette base m’a désigné comme porte-parole, je vais continuer. Que ce soit au sein de l’hémicycle ou bien au sein du gouvernement, ma lutte continue et continuera.

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