Savoir News : Comment se porte le
parti OBUTS au lendemain des élections législatives du 25 juillet
dernier ?
Agbéyomé Kodjo : La formation politique OBUTS est un
groupement d’hommes et de femmes, citoyens togolais, qui
partagent les mêmes idées sur l’organisation et la gestion de la
société et qui cherchent à les faire triompher en accédant au
pouvoir. La formation politique OBUTS a apporté la démonstration
de son implantation sur l’ensemble du territoire national, ainsi
qu’en a témoigné la vitalité de sa dernière convention nationale
tenue à Lomé au siège du parti les 06 et 07 septembre 2013.
Ce fut le lieu pour les militantes et les militants de la
formation politique OBUTS de manifester en toute clarté leur
détermination à poursuivre avec pugnacité et résolution le combat
au sein du collectif-Sauvons-Le-Togo, pour la délivrance du Togo.
Les militantes et les militants de la formation politique OBUTS
(OBUTS étant membre fondateur du Collectif Sauvons-le-Togo) ont
par ailleurs fait valoir le droit au respect mutuel auquel
peuvent légitimement prétendre chacune des sensibilités
politiques représentées au sein de notre regroupement de
formations politiques de l’opposition
Q : L’OBUTS est membre du CST qui a engrangé 19 députés.
Votre parti n’a rien obtenu. Vous avez d’ailleurs dénoncé
certaines choses ces derniers jours. En plus, avez exigé la
démission de certains députés CST au profit du professeur Wolou
Komi et de Gérard Adja.
R : En effet, à l’issue de la proclamation des résultats
provisoires par la Commission Electorale Nationale Indépendante
(CENI); résultats définitivement entérinés par la Cour
Constitutionnelle, il nous est dit que le CST aurait obtenu
l’élection de dix-neuf (19) députés. Or, de graves irrégularités
ayant manifestement entaché la sincérité du scrutin et affecté la
validité du résultat d’ensemble du scrutin, ils (les résultats)
sont de nature à ôter tout crédit et tout sérieux à la portion
congrue de députés que le pouvoir en place a consenti à servir au
CST.
S’agissant de la préconisation d’une dynamique unitaire au sein
du CST, l’idée qui a sous-tendu les investitures des candidats du
CST pour ce scrutin législatif fut la suivante: chaque siège
gagné, l’est au profit du CST. C’est autour de ce vecteur que
tous les sacrifices ont été acceptés et consentis.
Ce n’était pas la recherche d’intérêts partisans, qui fut le
moteur des efforts déployés par nous tous, mais plutôt le
triomphe du CST, en vue de l’alternance et du changement.
Il se trouve qu’au nombre des partis politiques membres du CST
ayant pris part au scrutin du 25 juillet 2013, le PSR et OBUTS,
furent privés dans des conditions sujettes à caution, de députés
aux couleurs de leur formation politique à la représentation
nationale. Nous avons à plusieurs reprises au sein de nos
plénières du CST, estimé, à juste titre que ce serait justice que
tous les membres ayant pris part au scrutin sous la bannière du
CST puisse chacun, avoir au moins un député à l’Assemblée
nationale. Des arguments qui justifient cette requête existent et
sont légion.
Premièrement, s’agissant de la formation politique OBUTS, aucune
raison ne justifie que le Premier Vice-président Gérard Adja, puisse
être classé à la neuvième place sur la liste du Grand Lomé,
aucune formation politique au sein du CST ne peut prétendre avoir
été préalablement, informé avant que la Cour Constitutionnelle ne
publiât la liste définitive des listes de candidatures, en dehors
de l’ANC. Ensuite, il est établi que Gérard Adja a drainé
suffisamment d’électeurs sur la liste conduite par Jean Pierre
Fabre. Le décompte des voix par zone établi par la CENI en fait
foi. En revanche, il est apparu qu’un candidat de l’ANC sur la liste
du Grand Lomé a été régulièrement et sèchement battu par son
adversaire de la formation politique UNIR.
Dès lors, trouvez-vous normal que celui qui est battu, donc privé
des suffrages populaires, siège à l’Assemblée nationale par le
simple fait de son bon classement sur la liste du CST à Lomé,
alors que dans le même temps, celui qui dans sa zone a drainé
quarante-deux mille quatre-vingt-dix (42.090) voix soit recalé et
exclu de siéger au Parlement ? Des motifs éminents justifient et
plaident en faveur du PSR pour l’entrée du Professeur Wolou à
l’Assemblé nationale.
L’enjeu pour nous actuellement, réside dans le fait de savoir
comment nous mobiliser pour parvenir ensemble à l’alternance en
2015 en déjouant les pièges et les fraudes dont pouvoir en place
est coutumier. Telle est notre préoccupation.
Les péripéties liées à la répartition des sièges bien
qu’importantes sont secondaires. Cependant elles procèdent d’un
engagement résolu à apporter la preuve qu’au sein du CST le
combat contre les injustices et les discriminations est
solidement ancré dans notre agenda politique et que demain si
nous parvenons au pouvoir nous gouverneront dans la justice et
dans l’intérêt de tous.
Il appartient désormais à l’ANC de démontrer qu’elle est à la
hauteur de ses prétentions et de ses ambitions, et au
Coordonnateur Général qu’il a le souci de la cohésion du groupe
dont il a la charge et qu’il est en capacité de faire respecter
par tous les protagonistes les engagements contractés fussent-ils
d’ordre moral.
Q : Confirmez-vous que le CST est aujourd’hui secoué par
un grand malaise ? Y-a-t-il une guerre de leadership (entre Fabre
et Ajavon) au sein du CST ?
R : Je ne crois pas qu’il existe au sein du CST une guerre
de leadership entre Zeus Ajavon et Jean Pierre Fabre. En
revanche, il y a entre les deux hommes une forme implicite de
complicité qui souvent donne l’impression que Zeus Ajavon, dans
l’orientation des activités du CST s’aligne sur les positions
exprimées par l’ANC.
Q : Que dénoncez-vous au juste ? (Soyez clair et bien
précis pour permettre aux togolais de mieux comprendre ce qui se
passe)
R : Le CST est un appareil politique de combat commun et
collectif, construit dans la douleur autour d’un pacte fondateur
porteur d’une quintessence politique. Il ne peut être détourné au
profit d’une ambition hégémonique dans le mépris des autres
composantes en son sein et sans leur consentement.
Q : Qui sont ces deux députés du CST qui doivent
démissionner au profit de Mr. Adja et Mr. Wolou (vous voudriez
bien les nommer) ?
R : Les deux députés selon nos analyses au CST, qui
devraient rendre leur tablier sont : Mr Alphonse Kpogo,
Secrétaire Général de ADDI, retenu dans les sept premiers de la
liste du Grand Lomé, (néanmoins grand absent pendant la campagne
électorale à Lomé), dont le parti est déjà représenté à
l’Assemblée nationale, et Mr Drah qui fut littéralement et
platement battu dans sa zone par le candidat de la formation
politique UNIR. Je n’ai jamais ni évoqué ni mentionné le nom de
Jean Eklou comme certains medias l’ont abusivement prétendu.
Q : Tout cela ne montre-t-il pas une certaine frustration
au sein du CST, un rapport du "dominé-dominant"? Si
oui, qui cherche à dominer ?
R : Votre question étant formulée sous une forme directe,
permettez-moi d’y répondre sous la même forme : Oui il y a des
comportements qui donnent cette impression et je suis enclin à
penser que cela est extrêmement fâcheux et dangereux pour la
cohésion de notre regroupement et le succès de la mission dont
nous sommes les dépositaires.
Q : D’aucuns estiment que ce vous demandez (démission des
députés) est quasi-impossible, du point de vue juridique. Que
répondez-vous à ceux-là ? Quels sont vos arguments sur le plan
juridique ?
R : Je souhaiterais connaître les arguments qu’ils
soutiennent pour mieux y répondre. En l’espèce, il s’agit d’une
volonté politique et d’une question de justice dont les
conséquences seront bénéfiques à tous et à l’ensemble du peuple
togolais. Nul ne peut valablement douter de ce que ces mécanismes
parlementaires n’ont aucun secret par l’ancien serviteur de
l’institution parlementaire que je suis.
Q : Des informations persistantes font état ces derniers
jours de la formation d’un groupe parlementaire ANC au sein du
Parlement. Est-il possible pour les députés ANC de se détacher du
regroupement de formations politique CST pour constituer leur
groupe Parlementaire autonome ?
R : Tout cela révèle au grand jour, les intentions feintes
ou inavouées de certains animateurs du CST, que nombreux
n’arrivent pas encore à décrypter. Tout cela est illusoire, la
seule question essentielle qui vaille reste entière : sommes-nous
prêts à réaliser dans une dynamique unitaire et loyale,
l’alternance en 2015 ? La réponse se trouve en nous-mêmes, car il
ne s’agira plus d’aller à un match de classement, mais
d’affronter un adversaire politique retors et le vaincre une fois
pour toute.
Q : Dans une déclaration à l’Agence Savoir News, Pedro
Amouzu disait : "Il n’y aura jamais un groupe parlementaire
CST à l’Assemblée nationale". Pensez-vous qu’il a raison ?
R : Je méconnais le fondement sur lequel prend appui son
assertion. Comme il est souvent dans le secret des Dieux, je
crois sous toutes réserves, que les évènements risquent de lui
donner raison. FIN
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