LE CST SE DECHIRE
La politique ne finira pas d’offir ses
derniers spectacles aux Togolais qui malheureusement, finissent par se trouver
dans un flou. Jusqu’à présent, les propos des responsables du CST sur la
question de la participation de ce collectif aux législatives du 25 juillet
2013 continuent de mettre les Togolais dans une confusion totale. Pour
l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), parti membre du CST, en aucun
cas le CST n’a été aux élections ; plutôt ce sont ses partis politiques
membres qui y ont été mais de façon autonome. Cependant, du côté de la Ligue
Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) organisation de défense des droits de
l’homme, membre de ce collectif, c’est des supputations non fondées d’ailleurs
de dire que les partis membres du CST étaient aux élections en rangs dispersés.
Pour le président de la LTDH, c’est le CST en tant qu’entité qui était aux
élections. De l’antagonisme qui ressort des propos de ces deux responsables du
CST, il convient de savoir si ce collectif ne porte pas en lui-même les germes
de son déclin.
Discordance de propos des responsables du CST
Malgré les assurances des responsables
du CST sur la sérénité qui règne au sein de ce collectif au lendemain des
dernières législatives, les faits et gestes de ces derniers nous disent
carrément le contraire. Se basant sur les décisions des institutions
électorales du pays, pour le commun des mortels, le collectif qui se veut
sauveur des Togolais a fait preuve d’une certaine union pour participer aux
dernières législatives, même si l’opposition, dans son ensemble en est sortie
la tête basse avec 29 députés contre 62 pour le parti au pouvoir Union pour la
République (UNIR). Une semaine a suffit pour que l’ANC et la LTDH fassent
croire au peuple que ce collectif n’est qu’un amuseur de la galerie, ou du
moins par moment.
En effet, le 31 août dernier, Eric Dupuy
surprenait tout le monde. Selon celui-ci, au micro de la consœur Kanal Fm, les
partis politiques membres du CST étaient aux dernières législatives de façon
autonome. « Nous sommes allés sous nos propres identités. L’ANC a fait
campagne en tant qu’ANC, OBUTS a fait campagne en tant qu’OBUTS, le PSR a fait
campagne en tant que PSR et dans toutes les déclarations faites à cette époque,
on n’a jamais dit que le CST a fait ceci ou cela », a-t-il déclaré. Et,
s’il était advenu que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et
la Cour Constitutionnelle ont proclamé les résultats des partis membres du CST
comme étant une liste commune, M. Dupuy a souligné que c’est de façon
délibérée et avec beaucoup de malices que ces deux Institutions ont agi ainsi.
Leur objectif, selon Eric Dupuy, est de faire disparaitre petit à petit les
partis politiques et ne faire voir que le regroupement.
Une semaine juste, après ce passage
fracassant de M. Dupuy sur les médias, c’est Me Raphael Kpandé-Adzaré,
président de la Ligue Togolaise des Droits de L’homme (LTDH), qui le contredit
au micro de la consœur Victoire Fm. Pour celui-ci, ce genre d’information est
une rumeur et il est idéal de se référer à la source avant tout commentaire.
« Lorsqu’il y a une information qui circule comme ça, je prierais les
signataires de ces informations d’aller vers la source ». Bref, pour ce
dernier, « il est clair aujourd’hui que tous les partis membres du
Collectif Sauvons le Togo sont allés aux élections sous la bannière du
Collectif Sauvons le Togo ». Même si dans certaines localités où certains
partis sont tête de liste mettent au premier plan leur logo, Me Raphael
Kpandé-Adzaré a souligné que c’est sous la coupole du CST. « C’est vraiment
des rumeurs, des informations qu’on éjecte comme ça dans le circuit pour
déstabiliser tout un groupe, dont on ne voulait, dont on sait qu’il porte la
revendication du peuple », a-t-il dit.
Me Raphael Kpandé-Adzaré joue au sapeur
pompier
Le président de la LTDH oubliait que
c’est une information révélée par ce qu’il appelle « source »,
c’est-à-dire un responsable du CST ; dans le cas d’espèce, ce qu’il pense
être « rumeur » est devenu clameur ; et donc point n’est besoin
de s’en prendre aux commentateurs. Face donc à cette réalité, le juriste a
cherché un autre alibi, en défendant M. Dupuy. Pour Me Raphael
Kpandé-Adzaré, l’intervention du Chargé de Communication de l’Alliance
Nationale pour le Changement (ANC) est « vraiment un lapsus lengae. Nous avons
approché pour cela les autres premiers responsables qui nous l’ont
confirmé ». Pour le CST, indique le numéro un de la LTDH, « ce débat
est dépassé et c’est le travail pour les échéances à venir qui est à l’ordre du
jour ».
De cette contradiction, il convient de
se demander si cette sortie de Me Raphael Kpandé-Adzaré ne constitue pas un
désaveu à l’endroit de son collègue Eric Dupuy. Conception vite rejetée par ce
dernier qui souligne que sa déclaration est « loin d’être un désaveu »,
plutôt, a-t-il ajouté, c’est « une rectification, et si vous y interpellez
Eric Dupuy, il vous dira franchement que ce ne fut qu’un lapsus ». Et
pourquoi, M. Dupuy même n’est-il pas revenu pour faire le démenti de ce
qui serait un lapsus ? Pour le président de la LTDH, c’est déjà du passé
et un tel fait est l’une des erreurs de la vie de l’homme. « Ne regardez
pas les erreurs, regardez plutôt ce peuple qui a souffert depuis des décennies
de la mal gouvernance et ayez pitié. C’est ce que je pense », a-t-il dit,
avant de citer le philosophe Blaise Pascal en ces termes : « croyez
avec Blaise Pascal que l’homme est un tissu d’erreurs ». Des erreurs que,
rassure Me Raphael Kpandé-Adzaré, le CST évitera « au maximum par l’avenir ».
Toutefois, l’Organisation pour Bâtir
dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) ne voit plus aucune sérénité au sein du
CST. Dans un communiqué rendu public la semaine dernière, ce parti politique
membre du CST invite toutes les parties composantes de ce Collectif qui se veut
sauveur du Togo à conserver « la cohésion au sein de notre regroupement de
formations politiques ». Une solidarité et une sérénité qui ne sauraient
être consolidées sans la résolution de certains problèmes qui minent ce
congloméra de partis politiques, d’associations de la société civile et
d’organisations de défense des Droits de l’Homme. Et ce travail revient au
Coordonnateur du CST, Me Zeus Atta Messan Ajavon. Le parti présidé par Agbéyomé
Kodjo dit inviter fraternellement le Coordonnateur du CST « à faire œuvre
utile aux fins de régler le contentieux interne relatif au dernier scrutin
législatif, conformément aux engagements souscrits avant le déroulé du
processus électoral ».
Apparemment, les responsables du CST
tentent de convaincre en vain l’opinion sur la sérénité à leur sein. Vu la
scène que présente ces derniers temps ce collectif, l’on se demande si les
organisations de la société civile ne seraient pas en train d’être driblées par
les partis politiques membres du CST. Si d’une part, on considérerait
l’assertion de Me Raphael Kpandé-Adzaré, d’autre il serait intéressant quand
même de savoir s’il est possible de proposer des solutions à un problème qui
n’existe même pas.
F.A / F.S, Lomé (Telegramme228)
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