ON LIRA CI APRES L’EXCELLENTE ANALYSE DE ARTOUK QUI DOIT INCITER TOUS LES
ACTEURS POLITIQUES ET SOCIAUX A LA MODERATION ET A LA REFLEXION (http://artoukets.over-blog.com/article-togo-bavure-policiere-et-conflit-de-devoirs-117359148.html)
Des
responsabilités
Dans un état de
droit les manifestations pacifiques ne sont pas interdites. Elles ont intérêt à
exister. Ce sont elles qui remplacent la guerre civile. Mais ces manifestations
doivent être encadrées par des lois républicaines. Ceci n’empêche par une
organisation interne au groupe manifestant afin d’empêcher que des intrus ne
s’infiltrent parmi eux pour provoquer des dommages dont il pourrait porter la
responsabilité. En générale l’itinéraire doit être proposé aux autorités
compétentes quelques jours avant le jour j. Cet itinéraire peut être modifié
par l’autorité compétente pour le bien de tous et au sus des informations
générales dont elle dispose. En effet, si les manifestations sont permises dans
un état de droit, elles ne doivent pas empêcher les autres citoyens de vaquer à
leur occupation. Il est du reste du ressort de l’autorité compétente de veiller
à ce qu’une partie du peuple ne prenne pas en otage le reste de la population.
L’itinéraire ne doit pas par ailleurs mettre en danger la sécurité de la nation
et des membres participants à cette manifestation. L’autorité compétente doit
veiller à tout cela.
De la
légitimité de la manifestation des élèves
Dans la
manifestation de Dapaong il est de bon ton de se demander si les élèves
auraient dû se retrouver dans ce type de manifestation qui ne regarde en
principe que leurs enseignants. Ces derniers n’ont-ils pas utilisé leurs élèves
pour mieux peser sur l’autorité détentrice des solutions à leurs problèmes ?
Dans le cas des excès des manifestations des élèves, leurs enseignants doivent-ils
en assumer la responsabilité ?
Du débrayage
des élèves par solidarité
Les élèves sont
les premiers à subir les conséquences des problèmes de leurs enseignants. Ces
problèmes sont légions et ont pour nom, manque de moyens didactiques, salaire
bas, leur non régularité, l’intégration à la fonction publique de certains de
ces enseignants, etc. Ainsi, mieux les enseignants sont lotis et mieux sera la
qualité de l’enseignement qu’ils délivreront à leurs élèves. Ces derniers
perçoivent de la sorte dans le débrayage de leurs enseignants un autre but que
celui immédiat poursuivi par leurs enseignants : leur réussite scolaire des
élèves et leur future intégration dans la vie professionnelle. En toute
indépendance, ils pourraient décider d’aller manifester par solidarité pour
leurs enseignants. Les excès, s’il y en a ne peuvent être attribués à leurs
enseignants sauf si l’on démontre l’implication de ces derniers dans la
mobilisation de leurs élèves.
De la bavure
policière
Les bavures
sont souvent à anticiper pour être évité. Quelle idée de se munir des balles
réelles pour une manifestation d’élèves ? Il est vrai que la situation
politique qui prévaut actuellement peut stresser les forces de l’ordre. En
effet les incendies des marchés non encore élucidées, la libération de certains
ténors de la politique après, respectivement, des accusations de pyromanie et
d’êtres mêlés à des affaires d’escroquerie, accusés dont on ne sait quelles
seront leur prochaine contre-attaque, peuvent avoir semé des doutes et la panique
dans le gouvernement au point de penser que les manifestations des enseignants
et de leurs élèves ne sont que l’épiphénomène d’une tentative de
déstabilisation en marche. La prudence aurait néanmoins voulue que les
premières forces de sécurité au contact direct avec les manifestants ne soient
pas armées de balles réelles quitte à armer des forces de réserve en arrière
qui auraient pu intervenir si des individus armées infiltrés faisaient usage
des armes ou de tout outil susceptible de tuer ou blesser leurs collègues.
La tendance
telle qu’elle se dessine ans cette affaire serait d’accuser et de punir le
pauvre policier, certes coupable d’avoir tiré dans le tas plutôt que de viser
en l’air. Mais le vrai coupable n’est-il pas plutôt la chaine de commandement qui
jugé bon de mettre au contact direct avec les élèves des forces de sécurité
armées de balles réelles ?
Enseignements
pour le futur
Un État de droit doit être rôdé pour ce
genre de manifestations quotidiennes. Les forces de sécurité doivent être
formées à cela. Non seulement aux techniques de maîtrise d’une foule hostile et
menaçante mais aussi à ne pas personnaliser les attaques des manifestants qui
ne sont pas dirigées vers eux mais vers les autorités politiques qui ont la
responsabilité du Bien Commun. C’est pour cela que les forces de sécurité
doivent être dépolitisées pour accomplir leur devoir avec zèle mais
dépassionnées. Elles ont d’ailleurs à gagner en ne faisant pas le jeu d’aucun
parti politique ou d’aucun syndicat. Elles ne seront que plus républicaines
dans leur neutralité.
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