Entre l’ANC et le
Comité d’action pour le renouveau (CAR), ce n’est pas la lune de miel. Ces
deux formations politiques, les plus importantes de l’opposition togolaise
s’affrontent par média interposé sur des sujets liés aux réformes
constitutionnelles et institutionnelles et le choix du candidat unique de
l’opposition.
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Dans une interview accordée le 16 décembre dernier, Me
Yawovi Agboyibo n’avait pas hésité à s’attaquer à la position défendue par
les leaders de l’ANC en proposant d’accorder un nouveau et dernier mandat au
président Faure Gnassingbé qui achève en 2015 son second quinquennat à la
tête du Togo.
"La non-rétroactivité, dit-il, peut se concevoir pour
le premier mandat que le Président Faure Gnassingbé a exercé de 2005 à
2010". "Elle ne peut en revanche s’appliquer au second mandat que
le Président en exercice a débuté en 2010 et qui n’est pas révolu à ce
jour", disait Me Yawovi Agboyibo qui a mis l’accent sur le fait que
plusieurs responsables de CAP 2015 auraient déclaré sur des médias qu’il
"n’existe pas d’obstacle juridique à ce que le Président en exercice
brigue un nouveau mandat".
Réponse du berger à la bergère
Cette sortie du président d’honneur du CAR n’est pas du
goût de Jean-Pierre Fabre qui a tenu à le faire savoir.
Dans une interview accordée à la presse, le porte-étendard
de CAP2015, une coalition de formations politiques de l’opposition a estimé
que Me Yawovi Agboyibo s’est "trompé". "Je comprends bien le
droit. Me Agboyibo s’est trompé dans sa démonstration. Il se trompe, comme il
s’est souvent trompé", a-t-il dégaine sans sommation.
Il qualifie de lamentable cette démonstration, du début
jusqu’à la fin et préconise qu’on laisse la Cour constitutionnelle faire son
travail. "Si la démonstration de Me Agboyibo - qui est un juriste -
s’impose à ses collègues juristes de la Cour constitutionnelle, il n’y aura
aucun problème", affirme le candidat aux prochaines élections présidentielles.
Reconnaîtra-t-il cette fois-ci une décision venant de
cette cour ? A cette question, l’homme semble botter en touche lorsqu’il dit
: "Quand la Cour constitutionnelle va se prononcer, on avisera".
Un autre cadre du CAR est également dans la ligne de mire
de M. Fabre qui dénonce la capacité de celui-ci à "dire une chose le
matin et son contraire le soir". "Je ne tiens pas à répondre à M.
Jean Kissi, parce que je suis un homme sérieux. Je ne dis pas une chose et
son contraire régulièrement. Et tout le monde peut suivre l’évolution de M.
Kissi depuis environ deux ans. Leur politique s’exerce sur les radios. Au
début, il disait : nous sommes pour la candidature unique, c’est avec ça que
nous pouvons régler tous les problèmes. Après, la candidature unique n’est pas
la panacée, nous sommes pour les réformes. S’ils sont réellement de
l’opposition, ils doivent cesser de me vilipender régulièrement sur les
radios et se tourner vers le parti au pouvoir. Les gens ont abandonné le
terrain depuis longtemps pour ne vociférer que sur les radios. Ils ont bien
vu les résultats. La politique se fait sur le terrain", décoche-t-il en
direction des dirigeants du CAR.
Depuis quelques mois, l’opposition togolaise s’affronte
sur les sujets d’actualité liés aux réformes constitutionnelles et
institutionnelles et au choix d’un candidat unique pour la représenter aux
élections à venir.
Habitués à abandonner la proie pour se battre autour de
l’ombre, les leaders de cette opposition reviennent encore au-devant de la
scène avec leurs sempiternelles querelles de chiffonniers et ceci à quelques
mois des élections présidentielles. Comme quoi, chassez le naturel, il
revient toujours en galopant.
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jeudi 25 décembre 2014
QUAND L'OPPOSITION SE DECHIRE SUR LA RETROACTIVITE
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