vendredi 13 juin 2014

QUAND LE MONDE DIPLOMATIQUE PERD LA BOULE


Dans une tribune d’une rare violence publiée par le site internet
de nos confrères Le Monde Diplomatique, l’anthropologue français
Michel GALY, s’en est pris au pouvoir togolais, qu’il présente
comme l’un des pires régimes au monde. Personne n’a échappé à
ses diatribes : ni les diplomates en poste, ni le système des Nations
Unies, encore moins les militaires français, tous qualifiés de complices.
Cet article, très caricatural, truffé d’erreurs et d’approximations
factuelles lui enlevant toute crédibilité, pose tout de même la
question du but poursuivi et de l’objectivité de son auteur qui,
quoiqu’iconoclaste, a pourtant la réputation de maîtriser les sujets
sur lesquels il intervient.
Si on peut excuser sa prétendue découverte de Bè Alaglo, quartier
qui n’existe pas à Lomé, on s’expliquera difficilement ses allégations
pour le coup fallacieuses sur quatre grandes zones de la
capitale qui seraient sous l’eau depuis plusieurs mois. Pour une
raison simple : la saison pluvieuse a commencé il y a peu. La
démonstration qui se voulait historique et académique emprunte
à de fausses affirmations comme par exemple, l’idée que l’Accord
Politique Global (APG) n’a jamais été appliqué ; alors même que
c’est l’enjeu de la mise en oeuvre de son reliquat qui a réuni les
partis parlementaires pendant plusieurs jours. Que dire lorsqu’il
soutient que Faure Gnassingbé n’est plus éligible selon les termes
de la Constitution actuelle, confirmant par là toute son ignorance
des réalités sociopolitiques togolaises. Et le but de sa démarche :
noircir le tableau d’un régime qui, on l’aura compris, il abhorre
tout en présentant son opposition, surtout l’aile la plus radicale,
comme incarnant une vraie alternative.
Pour quiconque en douterait encore, il lui suffirait de lire que le
CST (Collectif Sauvons le Togo) réunit des foules tous les weekends
depuis quatre (4) ans ou encore que son coordonateur est
charismatique. On en est définitivement convaincu lorsqu’on
parcourt ses références bibliographiques, qui expliquent en grande
partie, à quelle source il nourrit sa réflexion. On aura aussi compris
que l’auteur vit dans le passé lorsqu’il déclare in petto que le pouvoir
se donnait depuis Paris et qu’il enjoignait presque le Président
HOLLANDE à changer de régime au Togo.
Si chacun est légitime à porter un jugement sur un pouvoir et sa
politique, il est insoutenable que cela soit fait sous couvert d’une
expertise qui, visiblement et en occurrence, est justement ce qui
a manqué à la tribune. D’autant qu’enfermé dans sa détestation
évidente du régime togolais et les yeux rivés sur le passé, il n’a pas
pu ou voulu voir les progrès accomplis par le pays depuis plusieurs
années. Que ce soit sur le plan politique avec des élections qui
depuis 2007, ont été toutes saluées par la communauté internationale
et reconnues par l’essentiel des acteurs ; la dernière en date
étant le scrutin législatif de juillet 2013. Ou sur le terrain socioéconomique
avec des réformes réussies et de nombreux chantiers
en cours. Certes, cela n’est pas encore suffisant pour relever tous
les défis auxquels le pays doit faire face. Il faut insister sur certaines
initiatives et accélérer le rythme de plusieurs autres. Mais
elles ont le mérite d’exister et contribuent à faire réaliser au Togo,
un saut qualitatif. Cela, monsieur GALY ne l’a à aucun moment
relevé. Confirmant ainsi une tendance dans une partie de l’opinion
internationale à ne pas prendre conscience ni reconnaître les
progrès réalisés par notre pays depuis plusieurs années. Le mettant
ainsi parfois dans une position de mal aimé. Car des Etats plus
en retard que le nôtre sur beaucoup de plans, sont pourtant jugés
moins sévèrement. Cela est dû aussi, en partie, au déficit de communication
au plan extérieur : faire ne suffit plus ; il faut également
faire savoir.


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire