mardi 5 novembre 2013

LE SUCCES DE LA LIBERATION DES OTAGES ET LE DRAME DE RFI

LE SUCCES DE LA LIBERATION DES OTAGES ET LE DRAME DE RFI


I-UNE NOUVELLE FRANCAFRIQUE ?

  La libération des quatre otages français enlevés au Niger et détenus depuis trois ans apparait comme une éclaircie alors que le ciel de l’exécutif français est chargé de nuages. Deux violents orages viennent en effet de le frapper. Après avoir  annoncé une taxation globale sur les produits de l’épargne, il a dû reculer comme il a du suspendre l’application de l’écotaxe sur tout le territoire.
On commençait à imaginer le pire pour le couple exécutif quand l’horizon s’est soudainement découvert avec la libération des otages.
Cette libération est un grand succès. Elle a exigé bien entendu l’utilisation d’une panoplie de moyens.
Il a fallu une parfaite collaboration entre la France et le Niger facilitée par l’étroite amitié entre les présidents Issoufou et Hollande.
Il a également été nécessaire que la France montre les dents aux rebelles en engageant dans leurs fiefs une importante opération militaire.
La collecte des renseignements ? leur traitement et leur transformation en actions ont joué également un rôle essentiel.
Il a fallu enfin faire appel à ces intermédiaires nombreux dans ce type de dossiers ou se mêlent des semi-rebelles, des marchands d’illusions et des commerçants de la prise d’otages.

On insistera ici ou là sur l’importance de tel facteur par rapport à tel autre et sur l’opportunité des moyens employés.
L’essentiel est que la mayonnaise a pris et que le résultat est positif au final. Il faut souhaiter que le même succès couronne la libération des autres otages. Mais il ne faut pas se faire d’illusions     : une zone d’instabilité s’est ouverte dans le front sahélien et les pays africains n’ont pas les moyens militaires pour faire face à ce défi. La France est la seule disposant de forces opérationnelles capables de contenir puis de réduire les forces hostiles portées par des idéologies extrémistes ou par la recherche de moyens financiers.
Or, la marge politique du gouvernement français est très étroite.
La France avait annoncé un peu trop tôt son retrait militaire en Afrique. Or son action est plus que jamais nécessaire en attendant le renforcement des forces interafricaines.
Il faut donc convaincre l’opinion publique française de la  nécessité de cet appui militaire aux gouvernements locaux
S’y ajoute un problème financier : c’est juste au moment où la France cherche pour des raisons budgétaires à réduire la charge de son armée qu’elle doit s’engager dans de vastes opérations coûteuses.
Et c’est un étrange paradoxe que de voir qu’il revient à une majorité  socialiste qui souhaitait se dégager de la francafrique de renforcer la présence militaire française en Afrique.
II-UN CRIME ODIEUX
L’horrible nouvelle de l’assassinat de deux journalistes de RFI vient d’être annoncée alors que l’on n’avait pas fini de se réjouir de la libération des quatre otages.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon "ont été assassinés froidement. L'un a reçu deux balles, l'autre trois balles", a déclaré le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius.
Il a indiqué que les deux journalistes avaient été enlevés "par un petit commando" devant le domicile d'un responsable touareg qu'ils venaient d'interviewer. Leurs corps ont ensuite été retrouvés, moins de deux heures après le rapt, à 12 km de Kidal, par une patrouille française qui avait été alertée.
Tout assassinat remplit d’horreur .Mais, lorsqu’il touche des journalistes, il a un sens encore plus profond.
Le journaliste remplit une fonction essentielle dans une démocratie .Il  traque la vérité afin de la rendre accessible au plus grand nombre. C’est pourquoi il n’y  pas de démocratie sans presse libre et sans journalistes indépendants. Les ennemis des journalistes sont des barbares qui ne veulent pas que la vérité soit dite .Les terroristes qui se disputent le contrôle du Sahel rêvent d’un obscurantisme rétrograde qui doit être combattu sans relâche.
L’odieux assassinat des journalistes sonne comme un avertissement à tous ceux qui seraient prêts à pactiser avec le diable terroriste.
Le sacrifice de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon est un  lourd tribut versé par la profession à la cause de la vérité et de la tolérance.
Que leur abnégation au service de leur noble vocation renforce encore davantage la détermination dans la lutte contre le terrorisme.

Charles Debbasch

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